Toujours 400 millions de francs séquestrés en Suisse dans l'affaire des fonds Moubarak
Le Conseil fédéral avait immédiatement réagi aux révoltes arabes en 2011, ordonnant à titre préventif le blocage des avoirs en Suisse du président égyptien déchu et de personnes politiquement exposées de son entourage. Le blocage portait initialement sur environ 700 millions de dollars.
Les investigations menées depuis 2011 par le Ministère public de la Confédération (MPC) pour blanchiment et soutien ou participation à une organisation criminelle concernaient au départ 14 suspects, a indiqué le MPC à l'agence Keystone-ATS. Des biens appartenant à 73 autres parties - 28 individus et 45 entités légales - ont été gelés. Cent quarante comptes bancaires ont été analysés.
Acquittements et décisions de classement
Depuis 2011, le montant des avoirs bloqués a progressivement été réduit. Cette réévaluation est intervenue suite à des radiations sur demande des autorités égyptiennes, qui ont conclu des accords de réconciliation en Egypte.
Conjugués à plusieurs acquittements ou décisions de classement, ces accords ont contribué à l’abandon des poursuites pénales par la justice égyptienne des cas les plus emblématiques susceptibles d’avoir un lien avec les avoirs bloqués en Suisse.
Le Caire retirant ses accusations, le MPC n'était dès lors plus en mesure de prouver des activités de blanchiment en Suisse. Il a décidé de clore les investigations contre plusieurs personnes, pour autant que cela soit corroboré par les enquêtes en Suisse.
Trente-deux millions restitués
Le 1er février 2018, la Suisse a restitué à l'Etat égyptien 32 millions de francs appartenant à l'origine à l'homme d'affaires et ancien politicien Ahmed Ezz. Une restitution rendue possible grâce à un accord de réconciliation entre le gouvernement égyptien et l'homme d'affaires.
Les conclusions de l'enquête suisse à l'encontre de Ahmed Ezz ne s'opposaient pas au transfert. C'était la première fois que le MPC restituait des fonds bloqués à l'Etat égyptien.
jfe avec ats