Intervenir sur un tel symbole relève toutefois de la gageure. Sur les plans originels du bâtiment datant de 1894, une fresque avec les 22 cantons suisses de l'époque ornait le frontispice. Mais ce triangle de calcaire posé sur les colonnes est resté vide et gris depuis la construction du bâtiment en 1902.
"On veut vraiment garantir la liberté artistique", assure dans La Matinale Hans Rudolf Reust, président de la commission artistique du Parlement, organe qui a lancé le concours. "Mais les artistes ont évidemment été informés que ce n'est pas une situation neutre: il s'agit de la façade d'un bâtiment historique très codé, qui fait partie du patrimoine."
Le public pourra découvrir l'oeuvre terminée le 12 septembre 2023, puisqu'elle a été commandée pour le 175ème anniversaire de la Constitution suisse. Sauf si aucun des projets ne devait passer la rampe de sélection de la commission d'experts.
Surface de plus de 90 m2
Un jury de cinq personnes décidera en octobre ce qui ornera le Palais du peuple suisse. "C'est une sorte d'interface entre le peuple souverain, en face, et ses représentantes et représentants à l'intérieur", illustre Hans Rudolf Reust.
Quelque 23 mètres de large sur 4 mètres de haut sont donc à disposition pour une oeuvre contemporaine. Ironie de l'histoire: à l'heure où les artistes sont réduits au silence, on leur demande d'imaginer le futur. Un demi-million de francs a été débloqué pour ce projet. Parmi les candidates et candidats figurent des artistes comme Sylvie Fleury, Maï-Thu Perret ou Hugo Rondinone.
Alain Croubalian/kkub