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Des immeubles blindés pour protéger les électro-hypersensibles

L’architecte fribourgeois Gédéon Abebe a décidé de créer des immeubles blindés à l'intention des personnes électrosensibles.
L’architecte fribourgeois Gédéon Abebe a décidé de créer des immeubles blindés à l'intention des personnes électrosensibles. / 19h30 / 2 min. / le 10 février 2021
L'électro-hypersensibilité (EHS) serait une réalité pour 800'000 personnes en Suisse, selon les associations qui militent pour faire reconnaître ce mal. Face à ce chiffre important, un marché se développe notamment dans l'immobilier.

Après huit ans à fuir les champs électromagnétiques, le couple Rouiller a trouvé son répit à Maison Monsieur, un hameau chaux-de-fonnier qui échappe aujourd’hui encore au réseau de téléphonie mobile suisse.

"Le coeur s'arrête si je reçois trop d’ondes, je commence à trembler terriblement ou j'ai des vertiges. Nous avons cherché pendant des années un lieu où il n'y a pas encore d’ondes, pas d’antennes, et on a trouvé ça ici. Ça me permet de survivre", livre Diana Rouiller, électro-hypersensible, dans le 19h30.

Des immeubles blindés

Avec l'avènement de la 5G et un taux de couverture du territoire désormais quasi total, la quête de zones dites blanches comme Maison Monsieur est toujours plus complexe.

A Schmitten (FR), l’architecte Gédéon Abebe a décidé d'inverser le paradigme et de créer trois immeubles blindés pour protéger les habitants des rayonnements extérieurs.

"L'un des facteurs est cette peinture blindante à base de carbone. On favorise des matériaux conducteurs avec une excellente mise à la terre pour réduire ces champs électromagnétiques", explique-t-il.

Hormis un immeuble pour chimico-sensibles à Zurich, il s'agit des premiers ouvrages du type en Suisse. Il a donc fallu apprivoiser des technologies novatrices: treillis métalliques ou démagnétisation des dalles en béton. Et surtout veiller à leur efficacité.

"Beaucoup de gens sont concernés"

Selon l'ingénieur Pierre Dubochet, ces immeubles permettent d'atténuer d'environ 300 fois les signaux de la téléphonie mobile. "L'idéal, une fois le chantier terminé, c’est d’atteindre entre 1000 et 3000 fois d’atténuation de la puissance", souligne-t-il.

Malgré un surcoût total de 10 à 15%, le promoteur immobilier Alain Deschenaux s'est laissé séduire par ce marché de niche encore balbutiant.

"Dans un premier temps, le but est de voir si le système fonctionne, car il n’existe pas de règle comme dans l’écologie ou l’énergie. Il faut aussi s'assurer que le marché répond, mais dans notre analyse nous nous sommes rendus compte que beaucoup de gens sont concernés par cette problématique", indique le promoteur.

Noémie Guignard/gma

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