Une journaliste s'est fait passer pour une femme de ménage, et son enquête révèle l'ampleur du phénomène. Pas d'assurances, pas de prestations sociales, des pressions et parfois même du harcèlement sexuel: l'enquête de Selina Berner expose les aspects sombres d'un secteur précaire.
Pour cela, la journaliste a passé plusieurs mois sous couverture, dans la peau de Tanja, mère célibataire de 26 ans. Chacune de ses interactions est filmée en caméra cachée.
Contrats réguliers refusés
Elle n'a pas eu besoin de chercher longtemps le travail au noir: à quasiment chaque entretien, ses demandes pour obtenir un contrat régulier ont été refusées: "La plupart des gens m'ont dit que ça n'apporterait rien de faire un contrat. A l'une des personnes, j'ai même expliqué comment on peut le faire aujourd'hui sur Internet, en quelques clics", raconte Selina Berner vendredi dans La Matinale.
"Et il m'a dit: 'Non mais c'est quand même trop compliqué'. C'est simplement quelque chose qui ne devrait pas se passer dans un pays aussi riche que la Suisse. Ça m'a totalement choquée".
Environ 400'000 personnes
En Suisse, quelque 400'000 ménages emploieraient du personnel domestique, dont la majorité au noir. Avec ce documentaire, intitulé "Die Schweiz putzt schwarz" ("La Suisse nettoie au noir"), Selina Berner espère donc pouvoir sensibiliser la population.
Joëlle Cachin/jpr