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Ignazio Cassis: "L'envie de déconfiner est là" au Conseil fédéral

L'interview: Ignazio Cassis, conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères (1)
L'interview: Ignazio Cassis, conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères (1) / 19h30 / 3 min. / le 14 février 2021
Alors que la pression monte pour assouplir les restrictions liées à la pandémie, le conseiller fédéral Ignazio Cassis rappelle les enjeux qui sous-tendent la gestion de la crise sanitaire, sur le plateau du 19h30 dimanche. Il admet que le gouvernement est lui aussi fatigué de la crise.

Au lieu d'imposer des interdictions sévères et parfois arbitraires, le Conseil fédéral devrait à l'avenir prendre ses décisions "sur la base de principes et en fonction de la vaccination de la population", ont avancé dimanche dans une déclaration commune Economiesuisse, l'Union patronale suisse, de nombreuses chambres de commerce, de représentants de branches et d'entreprises.

Les cantons, les milieux culturels et une partie de la population demandent eux aussi des assouplissements dès le 1er mars.

>> Voir le reportage du 19h30 :

La pression augmente sur l'OFSP après des mois de fermeture et de restrictions. Berne annoncera mercredi la suite des mesures
La pression augmente sur l'OFSP après des mois de fermeture et de restrictions. Berne annoncera mercredi la suite des mesures / 19h30 / 2 min. / le 14 février 2021

>> Lire aussi : Les cantons amplifient leurs pressions pour des réouvertures dès mars

Invité du 19h30 de la RTS dimanche, le conseiller fédéral Ignazio Cassis assure que "c'est une fatigue que le Conseil fédéral comprend bien. Lui-même est fatigué et aurait très envie de retourner à la normalité".

"Le virus mutant nous préoccupe beaucoup"

"Malheureusement, la crise est là", rappelle le chef du Département fédéral des affaires étrangères. "D'un côté, la courbe descend, mais à l'intérieur de cette courbe, il y a les contamination dues aux mutations anglaises, qui augmentent exponentiellement. Ce virus mutant est en train de prendre toute la place et il arrivera bientôt à être le seul en circulation. Et ceci nous préoccupe beaucoup", affirme-t-il.

Le Tessinois refuse d'anticiper les décisions que pourrait prendre le Conseil fédéral lors de sa séance de mercredi. Mais, dit-il, "il faut évidemment essayer de trouver les meilleures mesures pour lutter contre la pandémie, qui soient encore supportables dans une Suisse fatiguée. La population en a marre et le Conseil fédéral est fatigué de devoir imposer ces restrictions. Donc l'envie d'un déconfinement est bien là".

Plan de sortie en discussion mercredi

Au sein même de son parti, le PLR, les critiques sont nombreuses. La présidente Petra Gössi, notamment, demande un plan clair de sortie. "Ce sera exactement la discussion de mercredi au Conseil fédéral", répond Ignazio Cassis, "d'imaginer le plan de sortie, de déconfinement, en tenant compte de tous les facteurs qui jouent un rôle dans cette pandémie".

Face aux reproches sur sa grande discrétion depuis le début de la crise sanitaire, l'ancien médecin cantonal tessinois répond en saluant le travail de son collègue socialiste Alain Berset. "Nous avons déjà un très bon ministre de la Santé et il ne fallait pas lui marcher sur les pieds. C'est son travail de s'occuper de cela".

Propos recueillis par Elisabeth Logean/oang

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Un ministre sous le feu des critiques

Ignazio Cassis n'a pas été épargné par les critiques depuis sa nomination et il y a répondu lors de son interview au 19h30.

Il est revenu notamment sur les propos qu'il avait tenus en 2018 concernant l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNWRA), l'accusant de faire peut-être partie du problème et non pas de la solution. Et il les regrette aujourd'hui, tout en les justifiant en partie.

"Le devoir de questionner toutes les solutions qui existent est le moteur pour aller de l'avant (…) On peut discuter de savoir si c'était le moment opportun, si c'était bien comme je l'ai dit, etc… Mais pour moi, le questionnement est le moteur de l'innovation".

Le ministre balaie par ailleurs les critiques anonymes relayées récemment par les médias, sur et au sein de son département.

"Je prends toute critique très au sérieux, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui ont le courage de venir frapper à ma porte et me dire 'je ne suis pas d'accord' ou 'ceci ne va pas', et on cherche ensemble des solutions. J'ai moins de respect pour les gens qui se cachent derrière l'anonymat", répond le conseiller fédéral.

>> Retour, avec :

Portrait d'Ignazio Cassis, un ministre qui dérange
Portrait d'Ignazio Cassis, un ministre qui dérange / 19h30 / 1 min. / le 14 février 2021

>> Les réponses d'Ignazio Cassis :

L'interview: Ignazio Cassis, conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères (2)
L'interview: Ignazio Cassis, conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères (2) / 19h30 / 6 min. / le 14 février 2021