"Il existe aujourd'hui un décalage entre la reconnaissance grandissante du droit de chacun et chacune à décider librement de tout ce qui touche à sa sexualité - c'est-à-dire choisir ses partenaires, avoir une vie sexuelle épanouie dans un contexte non-discriminatoire - et la constatation que dans les faits, ce droit n'est pas encore une réalité pour tout le monde", observe Myrian Carbajal, professeure à la Haute école de travail social de Fribourg, dont les recherches portent sur les questions de sexualité et de consentement.
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Pour elle, la discussion actuelle réside dans le fait qu'il existe "deux interprétations du consentement". La première "considère l'acte sexuel comme un acte univoque (...) dans lequel une personne initie un rapport sexuel, et l'autre doit consentir, ou pas". Le débat va donc porter sur "les preuves du consentement". Mais il y a aussi une autre approche, "interactionnelle", qui considère l'acte sexuel "comme un processus" susceptible d'évoluer, "fait de négociations entre les partenaires, tacites ou implicites". Le débat portera donc plutôt "la responsabilité mutuelle des partenaires, l'importance de l'éducation et de la prévention".
La définition du consentement doit mettre l'accent sur la responsabilité mutuelle.
Introduire le consentement sexuel dans le code pénal permettrait-il de mettre tout le monde d'accord sur sa définition?
Jessica Vial et l'équipe du Point J