Primes maladie en hausse de 2,6% en 2009

Cette hausse "modérée" est le résultat d'une volonté politique,
clame la Confédération. Celle-ci a notamment pesé sur l'abaissement
des réserves, trop hautes dans certains cantons.

Pour la première fois depuis l'introduction de la loi sur
l'assurance maladie, il y a 12 ans, des assureurs se sont vu
refuser les primes qu'ils proposaient, après examen de leur taux de
réserves.



Les réactions à cette annonce n'ont pas
manqué: Vaud, Genève, le Valais, Santésuisse et l'Organisation
suisses des patients ont pris position.



Sur 300'000 primes passées au crible, 13'000 ont été corrigées à
la baisse, a indiqué vendredi devant la presse le vice directeur de
l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) Peter Indra. La
diminution des réserves a permis de faire augmenter les primes
moins fortement que les coûts de la santé, a dit en substance Peter
Indra.



"Mais d'autres efforts sont nécessaires et vont suivre". La fronde
menée par Genève, Vaud et Zurich contre des réserves cantonales
bien plus élevées que la moyenne suisse a pesé sur le
processus.

Le Valais le mieux loti

Résultat: pour la deuxième année consécutive, Genève enregistre
une baisse (-0,1%). Avec une moyenne de 418,27 francs par habitant,
il perd le titre de canton le plus cher, détrôné par Bâle Ville, à
420,26 francs (ci-contre les primes les plus basses pour
chaque canton romand).



Avec respectivement 374,96 francs et 372,16 francs par assuré,
Vaud et le Tessin restent parmi les plus onéreux, même si la hausse
y est inférieure à la moyenne. Tout comme pour Neuchâtel et le
Jura, dont les habitants débourseront en moyenne respectivement
368,55 et 340,10 francs. Les Valaisans restent les mieux lotis de
Suisse romande, à 272,72 francs.

Hausse en Suisse centrale

La Suisse centrale, avec St-Gall, subit
l'augmentation la plus marquée. Obwald arrive en tête (+6,7%) mais
demeure, avec 246,96 francs par adulte, parmi les meilleurs
marchés. Nidwald reste un paradis pour la bourse des assurés, avec
une prime moyenne de 230,45 francs.



Les jeunes adultes, eux, doivent dire adieu aux rabais consentis
par certaines caisses, procédé proscrit par la loi. Les 19-25 ans
voient leur facture augmenter de 4,2% en moyenne. Plusieurs cantons
enregistrent en revanche une baisse pour les enfants. Dans cette
catégorie, la hausse est de 1,5% au niveau suisse.

Critiques rejetées

A terme, il s'agit de lisser les réserves cantonales, car il
n'est pas normal que certains cantons jouent les banquiers et les
autres en profitent, a rappelé Peter Indra, citant Pascal
Couchepin, absent lors de la conférence de presse. "Toute réserve
qui se situe au-dessus du seuil minimum légal signifie que les
assurés de cette caisse maladie paient trop", a-t-il
poursuivi.



Et de réfuter les arguments de santésuisse, qui agite déjà le
spectre d'une hausse massive des primes en 2010: "Si on les
écoutait, cette hausse aurait eu lieu cette année". Peter Indra
compare la baisse des réserves à un atterrissage en douceur. "Il
n'y aura pas de saut brutal", assure-t-il.



Mais les réserves ne doivent pas occulter les autres ingrédients
de la fixation des primes, selon l'OFSP. Il existe par exemple une
marge de manoeuvre sur le financement des hôpitaux, les médicaments
ou les analyses de laboratoires. Dans ce domaine, le projet de
baisse des tarifs est fortement combattu par les médecins. L'OFSP
compte réunir les caisses maladie et les cantons autour d'une table
ronde au début de l'année prochaine, a annoncé Peter Indra. Il
s'agit notamment de parler des réserves, mais aussi de mettre fin à
une querelle de chiffres "par presse interposée" sur les coûts de
la santé.



ats/hof