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Roland Nef a été suspendu jusqu'au 20 août

Le Conseil fédéral a pris acte de la démission de Roland Nef.
Roland Nef est dans la tourmente depuis plusieurs jours.
Samuel Schmid a annoncé lundi que le chef de l'armée Roland Nef était suspendu jusqu'au 20 août. Le Conseil fédéral tranchera alors sur son sort. L'Appenzellois devra d'ici là amener les preuves qu'on peut lui faire confiance.

Roland Nef a donc jusqu'au 20 août
pour se justifier et convaincre le Conseil fédéral qu'il est digne
de sa fonction, a précisé le chef du Département de la défense
Samuel Schmid devant les médias.

Une dernière chance

Si le chef de l'armée n'y parvient pas, Samuel Schmid demandera
qu'il soit licencié. Pour le conseiller fédéral, qui a reconnu
avoir fait trop confiance à Roland Nef, il s'agit de lui octroyer
une dernière chance.



Le ministre de la Défense a reconnu avoir fait une erreur en
n'informant pas le Conseil fédéral qu'une plainte avait été déposée
contre Roland Nef. Pas question toutefois de démissionner, a déjà
indiqué ce dernier. "Je suis toujours capable", martèle-t-il.



Par ailleurs, le président de la Confédération Pascal Couchepin
s'est entretenu lundi à Berne avec le conseiller fédéral Samuel
Schmid et le chef de l'armée Roland Nef, a confirmé lundi un
porte-parole du Département fédéral de l'économie. Il n'a pas donné
d'autre information sur cette rencontre.

Un chef dans la tourmente

Roland Nef suspendu, c'est le divisionnaire André Blattmann qui
sera à la tête de l'armée, au moins jusqu'à la prochaine séance du
Conseil fédéral, le 20 août. Ce militaire de carrière de 52 ans
était le suppléant de l'actuel chef de l'armée.



Roland Nef est dans la tourmente en raison d'une plainte pendante
lors de sa nomination à la tête de l'armée. Depuis plusieurs jours,
des rebondissements affluent sur les relations entre le chef de
l'armée et son ex-compagne ainsi que sur la plainte que cette
dernière avait déposée.



Il y a quelques jours, le ministre de la Défense avait apporté son
soutien à Roland Nef.



agences/cer/mej

LES PARTIS VEULENT
DAVANTAG
E



La suspension de Roland Nef annoncée lundi par Samuel Schmid était
nécessaire, estiment la plupart des partis. Nécessaire certes, mais
pas suffisante pour autant, clament en choeur le PDC, l'UDC et les
Verts.



Ueli Leuenberger se dit étonné d'apprendre que le chef de l'armée
n'a pas été licencié. "La situation est allée si loin et les
détails rapportés par la presse dominicale sont si graves que le
chef de l'armée ne peut plus occuper cette fonction", a déclaré le
président des Verts.



A ses yeux, "il est impossible qu'après le 20 août Roland Nef soit
encore le chef de l'armée". Et d'ajouter que le temps de Samuel
Schmid est venu. "Il doit prochainement céder sa place", juge
Leuenberger.



Insuffisant, dit le PDC





De son côté, le PDC considère que la suspension de Roland Nef est
un pas en avant dans l'éclaircissement de l'affaire, mais cela
n'est pas suffisant, indique son vice-président Dominique de Buman.
Le Fribourgeois exige une réunion urgente du Conseil fédéral. "S'il
attend jusqu'au 20 août, le gouvernement s'expose à d'éventuelles
nouvelles révélations". Il ferait mieux d'empoigner le dossier tout
de suite, juge le PDC.



Le parti ne parle actuellement pas encore de démission tant pour
Roland Nef que pour Samuel Schmid. Même s'il continue à critiquer
le manque de communication du conseiller fédéral face à ses
collègues, Dominique de Buman veut être en possession de tous les
éléments avant d'évoquer une éventuelle démission.



L'UDC veut une réunion urgente





L'UDC demande également au Conseil fédéral de siéger le plus
rapidement possible, a indiqué son porte-parole, Alain Hauert. Elle
n'exige par contre plus de manière explicite la démission de Samuel
Schmid. "Il essaie de calmer le jeu mais cela n'est pas possible",
a-t-il précisé. Selon lui, Samuel Schmid n'est toutefois pas apte à
résoudre cette crise. "Cela démontre à nouveau ses faiblesses dans
la conduite", a-t-il ajouté. Pour l'UDC, le Conseil fédéral doit
maintenant tirer les conséquences de cette affaire.



Autre son de cloche chez les socialistes qui se disent "assez
satisfaits" de cette décision. Samuel Schmid "n'avait de toute
façon pas le choix, la situation actuelle nuisant à nos
institutions", a déclaré Stéphane Rossini, vice-président du
parti.



Et de souligner que "Roland Nef est un fusible qui a sauté, mais
que les problèmes au sein du département de Samuel Schmid
demeurent. Le parti ne réclame cependant pas de réunion urgente du
Conseil fédéral. Cette pause peut aider à retrouver la sérénité
nécessaire, juge le Valaisan. "Ce n'est qu'après cette séance que
le PS se positionnera quant aux capacités de Samuel Schmid à
continuer à siéger au Conseil fédéral".



Raisonnable, dit le PRD





La suspension de Roland Nef jusqu'au 20 août est une décision
"raisonnable", estime de son côté le PRD. Les radicaux ne réclament
par ailleurs toujours pas la démission de Samuel Schmid, précise le
porte-parole du parti Christian Weber. Par contre, "si les
informations relayées par certains médias concernant Roland Nef
sont vraies, le chef de l'armée aura perdu toute crédibilité",
estime-t-il. Il ne s'opposerait dès lors plus à ce qu'il soit démis
de ses fonctions.

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Une affaire et des rebondissements

Dans la polémique entourant la nomination du chef de l'armée, la pression sur Roland Nef et le ministre de la défense Samuel Schmid était encore montée d'un cran dimanche. De nouveaux éléments concernant la plainte de l'ex-compagne ont été révélés. Le chef de l'armée déplore la poursuite de ce "lynchage médiatique".

La SonntagsZeitung, qui a révélé que Roland Nef était impliqué dans une procédure pénale au moment de sa nomination comme chef de l'armée, a publié dimanche des extraits d'un procès-verbal de la police municipale zurichoise daté du 27 septembre 2006.

Selon ce document, l'ex-compagne reproche à Roland Nef d'avoir répondu par courriel en son nom à elle à des petites annonces de sexe. Il a ainsi donné son adresse privée, son numéro de téléphone fixe et celui de son portable. Il a aussi joint une photo d'elle. A cause de cela, elle a reçu de nombreux SMS, des appels téléphoniques et des visites à domicile d'hommes inconnus.

La SonntagsZeitung précise aussi que, le 27 juin déjà, elle avait informé de manière détaillée le conseiller fédéral Samuel Schmid de la nature des accusations contre Roland Nef dont elle était en possession. Vendredi dernier, le ministre de la défense a dit qu'il ne connaissait pas les détails du dossier.

L'ex-compagne de Roland Nef n'a renoncé à des poursuites qu'à fin septembre 2007, soit quatre mois après la nomination du nouveau chef de l'armée, a déclaré l'avocat du chef de l'armée. Jeudi dernier devant la presse, Roland Nef avait répondu par la négative lorsqu'on lui a demandé si la déclaration de son ex-compagne avait été signée après sa nomination.

Enquête pour violation du secret de fonction

Le Ministère public du canton de Zurich a ouvert une enquête pénale pour violation du secret de fonction dans cette affaire.

Elle devra déterminer qui a transmis à la SonntagsZeitung les extraits du procès verbal de police publiés dimanche par le journal.

Selon un communiqué du Ministère public lundi, divers fonctionnaires ont lu le document. Ce dernier repose sur des données de la police.

Il n'a pas été transmis à la justice zurichoise. L'enquête va durer "un certain temps", ajoute le communiqué.