Si les passionnés de sport se réjouissent des médailles suisses décrochées aux championnats du monde de ski alpin, les compétitions sportives restent très entravées par les mesures sanitaires. "Dommage qu'elles doivent se dérouler sans public. Pour les athlètes et pour l'ambiance, ça manque", déplore Viola Amherd.
Le public ne reviendra en tout cas pas dans les stades avant avril. Et ensuite? "Je souhaite le retour du public, mais il est très difficile de faire des prévisions", explique la conseillère fédérale. "Il faut ouvrir, car c'est important pour le moral, pour la santé physique et psychique de toute la population, mais il y a un risque si l'on ouvre trop vite. On devrait alors revenir en arrière, et ce serait le pire".
Limitation à 1000 personnes
Interrogée sur le scénario d'une jauge à 1000 personnes dès début avril, la ministre des Sports estime que c'est une option plausible, avec des mesures de protection. "Mais on doit attendre de voir l'évolution du nombre d'infections". Pour la reprise du sport populaire et des ligues amateurs, Viola Amherd ne peut donc pas non plus articuler de date.
En décembre, Adolf Ogi, un de ses prédécesseurs dans son département, se disait très inquiet pour les jeunes, stoppés dans leurs compétitions sportives. La ministre actuelle partage cette inquiétude: "C'est difficile pour les clubs, pour les associations et pour les bénévoles, qui font un énorme travail".
Pour éviter un problème de relève, il faudrait ouvrir avant l'été, évalue Viola Amherd. Sinon, les clubs auront un vrai problème, avec des membres qui ont déjà arrêté leur sport et qui ne reviendront peut-être plus.
Une première depuis 55 ans
La Valaisanne éprouve elle-même le manque actuel: "Je n'ai pas fait de ski cette année durant la période de Noël, ni en février. C'est la première fois depuis 55 ans! Ça me manque beaucoup", confie-t-elle, en espérant pouvoir skier au moins un jour cet hiver. "Mais je ne sais pas, car je ne vais pas courir de risque", assure l'élue du Centre.
Interview radio: Pietro Bugnon
Adaptation web: Jean-Philippe Rutz
"L'armée est là quand on a besoin d'elle"
Pour Viola Amherd, également ministre de la Défense, la forte mobilisation de l'armée l'année passée pour faire face à la pandémie a confirmé une chose: "L'armée est là quand on a besoin d'elle". Selon la conseillère fédérale, le système de subsidiarité fonctionne, car l'armée a pu répondre aux demandes et aux besoins des cantons.
Alors que la mobilisation a été un peu trop importante pour la première vague, "nous avons tiré les leçons pour la deuxième vague", estime la ministre de la défense. A ses yeux, il n'est pas nécessaire de renforcer les troupes sanitaires, car elles ont montré qu'elles sont bien formées et efficaces en situation de crise, et les effectifs se sont avérés suffisants.