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Des enquêtes ouvertes pour des menaces contre les conseillers fédéraux

De gauche à droite, Ueli Maurer, Guy Parmelin et Alain Berset lors de la conférence de presse sur le Covid du 13 janvier 2021. [Keystone - Peter Klaunzer]
Des enquêtes ouvertes pour des menaces contre les conseillers fédéraux / Le Journal horaire / 21 sec. / le 21 février 2021
Alors que le ras-le-bol s'accentue face à la pandémie, le Conseil fédéral, et Alain Berset en particulier, est de plus en plus ciblé par les critiques. Des enquêtes pénales ont même été ouvertes pour des menaces ou insultes à l'encontre de conseillers fédéraux.

Cette semaine, toute la Suisse attendait avidement les annonces du Conseil fédéral et la déception a été vive pour beaucoup, puisque l'assouplissement tant attendu des mesures est encore timide. Certes les commerces ou les musées pourront rouvrir, mais il faudra encore attendre pour se rendre au restaurant.

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Et la grogne de la population et du monde politique se fait toujours plus pressante. Une pétition demandant une réouverture rapide a ainsi été remise au Conseil fédéral avec plus de 250'000 signatures. En parallèle, les appels à la désobéissance, les manifestations contre les mesures de confinement et les critiques plus ou moins virulentes contre la classe dirigeante se multiplient.

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Des enquêtes pénales ouvertes

Signe de cette colère qui enfle, le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert des enquêtes sur cinq cas de menaces ou d'insultes à l'encontre de conseillers fédéraux en raison de la pandémie de coronavirus, rapporte la SonntagsZeitung.

Actuellement, cinq procédures pénales sont en cours, mais les enquêtes ne sont pas encore terminées et aucune sanction n'a encore été prononcée, a précisé le MPC. Selon les recherches du journal, plusieurs de ces procédures concernent le ministre de la Santé Alain Berset.

L'Office fédéral de la police (Fedpol) est de son côté intervenu dans plusieurs dizaines de cas pour des menaces contre des membres des autorités.

Plusieurs membres d'exécutifs cantonaux ont également été insultés ou menacés sur internet. Dans ces cas, la procédure est prise en charge par les autorités cantonales de poursuite pénale.

L'UDC divisée

Les critiques contre le gouvernement sont particulièrement vives à droite, et ce alors que le PLR et l'UDC sont ensemble majoritaires dans le collège. L'UDC est en première ligne de la contestation. Après la dernière conférence de presse du Conseil fédéral, le parti a estimé qu'il était inacceptable que la politique "arbitraire et néfaste" du gouvernement soit poursuivie. Et d'inviter les cantons, appelés à se prononcer sur le plan du Conseil fédéral, à "rejeter cette stratégie Berset dépourvue de courage".

Plusieurs politiciens UDC ont toutefois tempéré les critiques émises contre le Fribourgeois. "Ce n'est pas le moment de viser certaines personnes avec des mots tels que dictateur", a ainsi déclaré le président du Conseil des Etats Alex Kuprecht (UDC/SZ) au SonntagsBlick. A ses yeux, le ministre de la Santé n'est qu'un des sept membres du collège et, s'il obtient ce qu'il veut, il faut se demander pourquoi la majorité de droite le permet.

Le président du National Andreas Aebi (UDC/BE) a aussi dénoncé "un choix des mots" qui n'est pas le sien, tout comme l'ancien conseiller fédéral UDC Adolf Ogi. Plus tôt dans la semaine, les deux UDC qui siègent au gouvernement, Guy Parmelin et Ueli Maurer, ont aussi défendu la ligne du Conseil fédéral, estimant que celui-ci était un collège et que les décisions qui sont prises sont celles du collège et non celles du seul Alain Berset.

"Ce n’est pas Alain Berset qui décide, c’est le Conseil fédéral qui décide, tout comme ce n'est pas Ueli Maurer qui ouvre son porte-monnaie, c'est le Conseil fédéral qui décide", a ainsi déclaré Ueli Maurer.

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boi avec agences

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