Ignazio Cassis "est extrêmement clair sur l’orientation" du DFAE, estime Tania Cavassini
Avec des diplomates mécontents – dont l'ambassadeur à Londres Alexandre Fasel, pressenti pour aller négocier l'accord-cadre à Bruxelles, mais finalement nommé comme représentant spécial pour la diplomatie scientifique à Genève – ou encore la démission de l'ancien secrétaire d'Etat Yves Rossier, le DFAE et son ministre de tutelle Ignazio Cassis ne sont pas épargnés par les turbulences ces dernières semaines.
"Quand on entend juste l'un ou l'autre des employés qui part ou qui est mécontent, j'aimerais dire que nous avons 120 ambassadeurs qui font un travail extraordinaire et qui sont contents", commente Tania Cavassini, qui pilote notamment les ressources humaines du DFAE.
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Et d'ajouter: "L’automne dernier, nous avons mené une enquête auprès du personnel, au même titre que tous les autres départements. Tous les pointages vont vers le haut: l’engagement des collègues, leur satisfaction. Ils sont fiers de travailler pour le DFAE et ils sont prêts à se surpasser. Ce sont autant de points et d’indicateurs qui démontrent que les choses vont bien pour mes collègues."
"Vision sur dix ans"
Le 14 février dernier, Ignazio Cassis s'était déjà défendu dans le 19h30: "Je prends toute critique très au sérieux, j'ai beaucoup de respect pour les gens qui ont le courage de venir frapper à ma porte et me dire "je ne suis pas d'accord" ou "ceci ne va pas", et nous cherchons ensemble des solutions. J'ai moins de respect pour les gens qui se cachent derrière l'anonymat."
Au micro de La Matinale, la directrice des ressources du DFAE depuis juillet 2019 a aussi pris la défense de son conseiller fédéral: "Nous avons un chef de département qui est extrêmement clair sur l’orientation qu’il souhaite donner, avec une vision à dix ans. Jamais par le passé, je n’ai expérimenté un chef de département des Affaires étrangères qui faisait cela."
Partir ou s'adapter
Récemment dans "Le Temps", l’ex-secrétaire d’Etat adjoint au DFAE Georges Martin déclarait que "le copinage et les allégeances personnelles ont remplacé les critères habituels". Tania Cavassini estime au contraire qu’une "grande transparence" entoure la nomination des diplomates qui se fait par un comité et pas par une seule personne.
"Il y a une forme de compétitivité à l’intérieur du DFAE, puisque 1200 personnes sur 5500 sont dites "transférables". Certes, nous avons la réputation d’avoir des privilèges, mais nous sommes soumis à la discipline des transferts. Notre philosophie est le sens du service et d’aller servir la Confédération dans tous les pays du monde."
Selon elle, il y a des "résignés qui ne sont pas contents" au DFAE: "Pour eux, il faut tirer les conséquences, Yves Rossier l’a fait, ou s’adapter et jouer le jeu."
Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Valentin Jordil