Entre 2014 et 2018, les inégalités salariales entre femmes et hommes ont augmenté dans le secteur privé et public, passant de 18,1% en 2014 à 19,0% en 2018. Selon un rapport de l'OFS publié lundi, le différentiel salarial est plus marqué quand la fonction de cadre est élevée.
Les autres disparités concernent la répartition inégale des sexes selon les niveaux de salaires : 60,9% des personnes qui ont reçu une rémunération inférieure à 4000 francs pour un plein temps en 2018 étaient des femmes. A l’inverse, les hommes occupent majoritairement le haut de la pyramide salariale, en représentant 81,2% des personnes à toucher par mois un salaire supérieur à 16 000 francs.
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Les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes peuvent considérablement varier d’une branche économique à l’autre. Par exemple, ils atteignent 8,1%, dans l’hôtellerie-restauration, 17,7% dans le commerce de détail et 33,4% dans les activés financières et d’assurance.
Différence salariale inexpliquée
Selon l’OFS, une partie de l’écart salarial entre les sexes pourrait s’expliquer par des effets de structure liés à la fois au profil de la personne (âge, formation, année de service), aux caractéristiques du poste occupé au sein de l’entreprise et au domaine d’activité exercé. L’autre partie de l’écart salarial, représentant près de 45,4% en 2018, reste inexpliquée.
Exprimée en valeur monétaire, la part inexpliquée de l’écart salarial entre les sexes dans le secteur privé représentait 684 francs bruts par mois en moyenne en 2018, contre 657 francs en 2016. Les différences varient considérablement en fonction de la branche économique (196 francs pour l’hôtellerie-restauration, 1324 francs pour les activités financières et d’assurance).
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Loi sur l’égalité insuffisante
Pour Yannick Ferrari, responsable de l’égalité au syndicat Syna, la loi suisse n’est pas assez coercitive. "La révision de la loi sur l’égalité demande juste aux employeurs d’effectuer une analyse de l’égalité salariale au sein de leur structure. Cela reste purement statistique. Pour que ces inégalités disparaissent, il faudrait mettre en place des contrôles systématiques et instaurer des sanctions pour les entreprises ne respectant pas les règles".
Le syndicat a récemment créé avec la faîtière Travail.Suisse une plateforme en ligne pour lutter contre les inégalités salariales. Nommé Respect8-3.ch, le site propose d’établir une liste noire des entreprises qui ne fournissent pas d’analyses de leurs salaires. À contrario, les entreprises ayant conduit une analyse de l’égalité salariale seront répertoriées sur une liste blanche.
saje