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Un outil de réalité virtuelle entraîne les policiers à bien réagir sous stress

La police genevoise met la réalité virtuelle au service de la prise de décision en état de stress [RTS]
La police genevoise met la réalité virtuelle au service de la prise de décision en état de stress / 12h45 / 3 min. / le 23 février 2021
Une psychologue et chercheuse de l'Université de Genève a mis au point un outil de réalité virtuelle qui permet aux policiers d'entraîner le moment de la prise de décision dans les situations tendues qu'ils peuvent rencontrer au quotidien.

Psychologue au service psychosocial de la police genevoise et chercheuse à l'Université de Genève, Séolane Bouchoucha étudie le moment crucial de la prise de décision pour les agents de police soumis au stress. L'outil qu'elle a créé permet aux policiers de se former à ces situations, chose difficile à faire sur le terrain.

"Le moment de la prise de décision est capital dans le quotidien d'un agent. Elle ne se fait pas en une fois: c'est une accumulation de choix et d'éléments dans un contexte. Du coup, c'est assez intéressant et important de comprendre comment elle se construit", a expliqué la chercheuse dans le 12h45 mardi.

Faire des erreurs sans conséquences

Grâce à la réalité virtuelle, les policiers sont mis en situation. "Elle permet d'immerger facilement la personne dans un environnement qu'on peut créer de toutes pièces. On peut faire varier les protagonistes, le nombre de personnes présentes, la luminosité...", détaille Séolane Bouchoucha.

Quand on craint de faire faux, on n'expérimente finalement jamais ce qui se passerait en faisant un choix qui n'est pas le bon

Séolane Bouchoucha, psychologue et chercheuse à l'Université de Genève

Utiliser cette technique permet aussi de faire des essais sans prendre de risques, en permettant des erreurs qui, dans des situations réelles, auraient des conséquences. "Quand on craint de faire faux, on n'expérimente finalement jamais ce qui se passerait en faisant un choix qui n'est pas le bon", poursuit la psychologue, pour qui l'outil permet de décharger un peu les policiers du poids de la responsabilité à laquelle ils sont fortement soumis.

Lutter contre les stéréotypes

La réalité virtuelle pourrait aussi permettre de lutter contre les stéréotypes de race ou de genre. "Quand on est stressés, on a tendance à réfléchir rapidement et au plus simple. C'est là qu'apparaissent tous les stéréotypes, biais cognitifs et biais de jugement", confirme Séolane Bouchoucha. "Avoir l'opportunité de pouvoir s'entraîner va favoriser le fait qu'on adopte les bons comportements quand on sera dans des situations de stress".

Propos recueillis par Claire Burgy
Adaptation web: Vincent Cherpillod

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