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Kadhafi: moyens de l'intervention contestés

Des manifestants pro-Kadhafi dans les rues de Tripoli.
La famille Kadhafi a été soutenue par la population libyenne.
Hannibal Kadhafi et son épouse Aline ont coopéré lors de leur interpellation et leur audition devant la justice à Genève, révèle une source policière. Le choix de l'unité qui est intervenue pour les arrêter est lui remis en cause.

"A aucun moment le couple n'a été maltraité et il a fait preuve
de coopération lors de la procédure", a expliqué cette source
policière genevoise sous couvert de l'anonymat, citant les éléments
du rapport de police.



Dimanche, un article du Matin Dimanche soulève aussi que l'arrestation fut
trop musclée (lire l'encadré ci-contre) et que
d'autres options étaient possibles.

Agressivité verbale

Seule Aline a eu quelques moments d'agressivité verbale. Selon
l'une des deux domestiques à l'origine de la plainte, elle a
notamment traité devant son avocat pendant son audition chez le
juge ces deux domestiques d'"animaux" qui ne valent rien, alors
qu'elle croyait les micros coupés. Le traducteur n'a toutefois pas
retranscrit ces déclarations.



Deux gardes du corps libyens ont, eux, été prévenus d'opposition
aux actes de l'autorité pour s'être interposés lors de
l'intervention policière. Les membres de la police judiciaire ont
tenté de "coucher" le premier d'entre eux, qui a manifesté la plus
grande résistance.

Un choix contesté

En revanche, le choix de l'unité de la police judiciaire pour
cette interpellation est contesté. Le groupe d'intervention de la
gendarmerie, peu favorable à un engagement en raison du caractère
public et clos du palace genevois, a été écarté. Cette décision
était risquée, estime la source policière. "L'unité déployée était
habilitée pour ce type d'intervention. Mais elle est moins formée
et moins affûtée sur le plan tactique que le groupe de la
gendarmerie", dit-elle.



Cette source ajoute que si les gardes du corps libyens avaient été
armés, les conséquences auraient pu être beaucoup plus importantes.
La suite des opérations a été menée sans problème.



La patrouille a été doublée, avec quatre hommes au lieu de deux
habituellement, pour emmener Hannibal Kadhafi à l'hôtel de police.
Son épouse, enceinte de neuf mois et transférée à l'hôpital en
raison de sa grossesse, a fait l'objet d'une attention
particulière. Elle était protégée par un service de la police et
surveillée par la gendarmerie.



ats/mej

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Tout aurait pu être différent, selon Le Matin Dimanche

La justice genevoise a choisi la méthode forte pour régler l'affaire Kadhafi.

Pourtant, des solutions bien plus diplomatiques et tout aussi efficaces s'offraient à elle, peut-on lire dans Le Matin Dimanche.

Tout en faisant son travail, elle aurait pu, en étant plus précautionneuse, éviter de déclencher la crise entre la Libye et la Suisse.

De son côté, le procureur général genevois Daniel Zappelli a très peu goûté l'initiative de son substitut Yves Bertossa.

De piquet ce jour-là, ce dernier a autorisé l'exécution rapide et musclée de la plainte déposée contre le fils Kadhafi.

Rappel du début de l'affaire

Le 15 juillet dernier, Hannibal Kadhafi et sa femme enceinte de 9 mois, venue accoucher en Suisse, sont arrêtés par une vingtaine d'agents à l'Hôtel Président-Wilson à Genève.

Ils sont soupçonnés d'avoir brutalisé deux de leurs domestiques.

Cette opération coup-de-poing, plusieurs observateurs avisés pensent aujourd'hui qu'elle n'aurait jamais dû avoir lieu, selon l'article du Matin Dimanche.

Hannibal Kadhafi et son épouse ont tous les deux été inculpés de lésions corporelles simples, menaces et contraintes envers leurs domestiques par le juge d'instruction Michel-Alexandre Graber.

Ils ont été relâchés contre le versement d'une caution de 500'000 francs. Ils doivent comparaître à nouveau en septembre.