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1er août: discours et pluie sur le Grütli

Les festivités sur la prairie n'ont duré qu'une demi-heure.
Les festivités sur la prairie n'ont duré qu'une demi-heure.
A côté des traditionnels discours des conseillers fédéraux, la fête nationale a été célébrée partout dans le pays. Les festivités sur la prairie du Grütli ont malheureusement été gâchées par la pluie.

En raison de fortes pluies, les organisateurs des réjouissances sur la prairie mythique ont décidé de mettre un terme aux festivités. L'hymne national n'a même pas pu être chanté. Pascal Couchepin a lui choisi la terrasse de l'EPFZ pour faire son discours (voir l'extrait en vidéo ci-joint ).

Centaines de personnes déçues

Environ 500 personnes s'étaient pourtant rassemblées sur la prairie du Grütli en début d'après-midi pour fêter le 1er Août. Après les turbulences de ces dernières années, aucun conseiller fédéral n'avait fait le déplacement.

Mais pour la première fois, une dizaine d'ambassadeurs étrangers étaient présents. Après un peu de musique de jazz, les invités ont pu écouter l'allocution du directeur de la sécurité du canton d'Uri Josef Dittli. La pluie a fait tomber le reste du programme à l'eau. Vers 15h30, la prairie était déjà vide, le public ayant gagné les bateaux du retour.

Couchepin salue les scouts

C'est essentiellement en compagnie de jeunes que le président de la Confédération Pascal Couchepin a décidé de passer son 1er août. Dans la matinée, le président de la Confédération s'est promené sur les hauts de Martigny (VS) avec des adolescents en difficulté.

Dans l'après-midi, le Valaisan s'est rendu sur la plaine de la Linth où étaient réunis plus de 20'000 jeunes dans le cadre du camp fédéral des scouts. Devant 2000 jeunes qui l'ont acclamé, il a loué la solidarité des scouts, leur optimisme et leur ouverture d'esprit.

De retour à Savièse (VS) en soirée, Pascal Couchepin a lancé aux personnes présentes: «ce soir vous faites la Suisse». Ce moment amical et convivial fait que les gens se sentent liés à quelque chose de commun, a encore déclaré le président.

Samuel Schmid répond au poisson d'avril

Samuel Schmid a été chaleureusement accueilli à Lignières.
Samuel Schmid a été chaleureusement accueilli à Lignières.

Après avoir prononcé un discours la veille à Wittenbach (SG), Samuel Schmid s'est exprimé vendredi à Lignières (NE), où il a été accueilli chaleureusement, avant de se rendre en hélicoptère à Champoz, dans le Jura bernois.

Son discours, déjà tenu la veille, était placé sous la devise «La Suisse est vivante!». Le ministre de la Défense s'est dit convaincu qu'en Suisse il y a de la place pour de grandes idées, contrairement à ce que beaucoup prétendent.

A noter pour l'anecdote que si le conseiller fédéral de Rüti bei Büren (BE) s'est rendu à Champoz pour le 1er août, c'est suite à un poisson d'avril du «Journal du Jura». Le quotidien biennois avait annoncé que Samuel Schmid avait acheté une ferme dans le village et qu'il allait s'y établir.

Micheline Calmy-Rey pour l'action

Micheline Calmy-Rey a quant à elle célébré l'unité du peuple suisse. «Ce qui nous unit, c'est la volonté de vivre ensemble avec nos différentes langues, origines et religions», a déclaré la conseillère fédérale à Anières (GE).

La ministre a mis en évidence les idéaux qui cimentent le pays: liberté, ouverture, pluralisme et solidarité ont été dégagés comme les principales valeurs de «l'aventure suisse». Et si le pays bénéficie d'un crédit international qui le rend «utile au monde», pour rester crédible dans la défense de ses intérêts, la Suisse doit selon elle «être prête à l'action».

Eveline et les chèvres à Berlin

De son côté, Eveline Widmer-Schlumpf a participé aux festivités organisées par l'ambassade de Suisse à Berlin pour quelque 1200 invités. La capitale allemande a d'ailleurs été égayée par une parade de 300 chèvres venues spécialement des Grisons, canton qui est l'invité d'honneur de la traditionnelle fête du 1er Août.

Un feu d'artifice a été tiré le soir à l'occasion du 717e anniversaire du Pacte de 1291. Eveline Widmer-Schlumpf a transmis les salutations du Conseil fédéral et du peuple suisse. Comme cadeau, elle a apporté 717 différentes boissons de toutes les régions linguistiques du pays. La ministre a elle aussi évoqué les caprins: mentionnant les bouquetins, elle a expliqué qu'ils vont droit au but, même en frôlant des abîmes. Doris Leuthard ne s'exprimera pas à cette année.

Enfin, plusieurs célébrations non officielles se sont tenues durant la journée en Suisse et à l'étranger.

agences/mej/cer

Pascal Couchepin s'exprimait sur l'esplanade de l'EPFZ.
Pascal Couchepin s'exprimait sur l'esplanade de l'EPFZ.

L'ALLOCUTION DE PASCAL COUCHEPIN



Dans son allocution du 1er Août, le président de la Confédération Pascal Couchepin a plaidé pour une tradition vivante qui se renouvelle. "Respecter une tradition, ce n'est pas répéter ce que nos prédécesseurs ont dit et fait" mais c'est au contraire "lui donner vie dans un contexte nouveau, c'est changer sans perdre sa mémoire et ses racines", a-t-il souligné.

Faisant allusion à l'UDC sans la nommer, le président a relevé que "chez nous, l'opposition systématique n'est pas possible". Ceci avant de souligner qu'en Suisse, "il n'y a pas d'alternative à la participation de toutes et de tous à la vie publique, à la vie sociale". C'est le message qu'il entendait faire passer en ce jour de fête nationale.

"La liberté, en démocratie, doit être un moteur d'action et de solidarité", a encore plaidé Pascal Couchepin. Néanmoins, "cette solidarité ne doit pas être réservée aux seuls habitants du pays: nous sommes trop petits pour cela", a-t-il expliqué.

Le président de la Confédération avait choisi la terrasse de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) pour prononcer son allocution, un lieu "où tant de bonnes têtes ont été formées et sont formées pour l'avenir de notre pays".

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L'UDC chantre de l'indépendance suisse

La volonté d'indépendance de la Suisse était au coeur du discours de Christoph Blocher lors du 1er août à Urnäsch (AR). S'exprimant à Wiedlisbach (BE), Toni Brunner a de son côté fait maintes références à l'histoire de la Suisse ainsi qu'au concept de liberté.

Le président de l'UDC est revenu sur différents événements de l'histoire helvétique: en 1648, les Suisses se sont battus pour la liberté et l'indépendance, a déclaré le St-gallois. Idem lors de la création de l'Etat moderne en 1848 ou en 1918 lors de la grève générale. «Il a alors fallu se battre contre une économie socialiste planifiée», a-t-il avancé. L'année 1968 a également été synonyme du déclin des valeurs, a poursuivi le jeune président, né en 1974.

Toni Brunner a également cité des situations récentes où il estime que les droits des citoyens sont été bafoués. Et de donner en exemple le double paquet voté par le Parlement sur la prolongation et l'extension de la libre circulation des personnes avec l'UE.

Ce fameux paquet était également présent dans le discours de Christoph Blocher. Aux yeux du vice-président de l'UDC, cette décision va à l'encontre de la volonté populaire. «Le peuple devrait pouvoir se prononcer sur toutes les questions essentielles. Malheureusement, la tendance actuelle va dans la direction inverse», a ajouté l'ancien conseiller fédéral.

Enfin en soirée, c'était au tour d'André Bugnon de prendre la parole à St-Prex (VD). Le métissage de la société helvétique contemporaine renferme un grand potentiel, a déclaré l'UDC vaudois.

Pour faire fructifier ce trésor de diversité, un seul moyen: le respect de soi, des autres et des institutions. «Mais la Suisse ne doit pas devenir une Tour de Babel», a-t-il averti. Ses habitants doivent se comprendre pour rester unis.

«Le sens civique légué par nos pères est gage de bonheur et de prospérité», a-t-il poursuivi. Et nous vivrons en harmonie si nous reconnaissons l'Etat de droit et les lois, toutes de bon sens et de pragmatisme de ce pays».

Deux discours sur le net jeudi

Jeudi déjà, deux conseillers fédéraux avaient mis en ligne leur discours pour la fête nationale.

Moritz Leuenberger a mis en ligne le "1er discours blogué du 1er août".

En référence à l'UDC, il y souligne qu'une politique d'opposition n'est pas compatible avec la démocratie directe. Pour le conseiller fédéral, le système politique suisse doit être "inlassablement défendu", car il empêche qu'une communauté ou une force politique impose ses vues aux autres.

Le chef du DETEC s'interroge par ailleurs sur l'isolement relatif de la Suisse dans les crises avec la Libye et la Colombie. "Nous ne pouvons nous per mettre d'isoler davantage notre pays", estime encore Moritz Leuenberger.

L'allocution de Hans-Rudolf Merz pour la fête nationale a également été mise à disposition sur le net. Le conseiller fédéral y appelle la population suisse à faire preuve de responsabilité individuelle.

Les demandes d'aides étatiques et privées augmentent de manière préoccupante, selon Hans-Rudolf Merz. Les citoyens ne peuvent pas tout attendre des institutions. "L'effort personnel doit précéder l'aide d'autrui", dit le ministre.

Les Helvètes doivent aussi se demander comment ils peuvent aider l'Etat et la société, notamment en ce qui concerne la prise en charge des personnes âgées et le travail des jeunes, selon Merz.

Enfin vendredi soir, le président des Verts Ueli Leuenberger a rappelé que c'est autant le lieu de vie que l'origine qui fait l'identité d'une personne. «Nous sommes tous des Iciciens», a-t-il dit en citant le comédien Jamel Debbouze. «Etre patriote n'a rien à voir avec être nationaliste», a soutenu vendredi Ueli Leuenberger dans la commune genevoise de Presinge. Lui qui se voit en «patriote atypique» a affirmé que l'indifférence, l'égoïsme, la xénophobie et le racisme ne sont pas des valeurs suisses.