Modifié

Nef: un départ à près de 300'000 francs

Le Conseil fédéral a pris acte de la démission de Roland Nef.
Le Conseil fédéral a pris acte de la démission de Roland Nef.
Le Conseil fédéral a entériné mercredi le départ du chef de l'armée Roland Nef. Ce dernier bénéficiera d'une indemnité de 275'000 francs et percevra également son salaire jusqu'à fin février, même s'il n'occupe plus aucune fonction.

Le président de la Confédération a jugé «convenable» mercredi
devant les médias l'indemnité versée à l'ex-chef de l'armée, dont
le contrat de travail a été résilié par le gouvernement d'un commun
accord avec un délai de six mois.

D'ici là, Roland Nef continuera de percevoir son salaire, de la
classe 38, la plus haute, équivalent à au moins 25'000 francs par
mois. Cette indemnité correspond aux mérites et aux circonstances
de départ de Roland Nef, a précisé Pascal Couchepin. Sa démission
est «un accident comme on en connaît dans les administrations ou
les entreprises», a ajouté le président de la Confédération.

André Blattmann ad intérim

Le commandant de corps, qui conserve son grade, est délié de ses
fonctions et sera désormais incorporé à l'armée à titre de
militaire surnuméraire, soit même pas dans la réserve. D'ici
l'entrée en fonction du nouveau chef le 1er janvier 2009, la place
sera assurée ad intérim par le divisionnaire André Blattmann, 52
ans, jusqu'ici suppléant de Roland Nef.



Le Conseil fédéral a également nommé le chef de l'Etat-major de
conduite de l'armée, le divisionnaire Peter Stutz, 60 ans, comme
suppléant de d'André Blattmann. Le divisionnaire Markus Gygax, 58
ans, devient quant à lui commandant des Forces aériennes ad
intérim, alors qu'il était jusqu'ici suppléant de Walter Knutti. Ce
dernier a donné sa démission le 21 juin à la suite de l'accident de
canot sur la Kander, qui a fait cinq victimes.



Malgré ces affaires, l'armée n'est pas en crise, a affirmé le
président de la Confédération. «Elle subit le stress des
adaptations nécessaires pour faire face aux nouvelles menaces comme
le terrorisme». Le nouveau chef de l'armée étant amené à appliquer
la politique voulue par le Conseil fédéral, il paraissait important
au gouvernement de préciser un certain nombre de choses avant de se
mettre à sa recherche.

Réforme en douceur

Le Conseil fédéral a ainsi débattu du rôle de l'armée. Ceux qui
espéraient que l'affaire Nef allait conduire à de grosses réformes
peuvent déchanter. Le gouvernement est arrivé à la conclusion qu'il
n'y a pas de raison de changer de cap. Alors qu'elle a connu ces
dernières années la plus importante réforme dans l'histoire de
l'Etat fédéral moderne, l'armée doit sans cesse continuer de
s'adapter, a constaté le gouvernement.



Au delà des mesures déjà convenues, d'autres modifications de
l'orientation ou de véritables réformes seront nécessaires. La
révision du rapport sur la politique de sécurité, que le
Département fédéral de la défense doit proposer d'ici l'été 2009,
est le point de départ à un nouveau cycle de travail.



L'affaire Nef a également incité le Conseil fédéral à améliorer
les procédures de nomination des hauts cadres à l'avenir. Le
ministre de la défense doit présenter prochainement des
propositions de réforme. Il est en effet apparu que Roland Nef
avait fait l'objet d'une enquête avant sa nomination.

Soutien à Schmid

Révélée par la presse dominicale, une
plainte pénale avait été déposée contre le chef de l'armée pour
contrainte envers son ex-compagne. Samuel Schmid était au courant
mais n'avait pas informé le reste du Conseil fédéral.



Cette omission n'a apparemment pas dérangé plus qu'il ne faut le
gouvernement. Mercredi devant les médias, Pascal Couchepin a pris
la défense de Samuel Schmid. A sa décharge, il faut dire que les
fuites étaient telles l'an dernier au Conseil fédéral qu'on était
tenté d'être plus discret», a-t-il déclaré



ats/ps

Publié Modifié

UDC et Verts insatisfaits

La façon dont Samuel Schmid a géré l'affaire Nef ne satisfait pas l'UDC et les Verts: les deux partis continuent de demander sa démission.

«Samuel Schmid n'a pas les compétences nécessaires», selon les Verts, pour continuer à diriger les affaires militaires. «En le soutenant, le Conseil fédéral semble vouloir éviter le débat sur la politique de sécurité de l'armée» poursuivent les Verts dans un communiqué.

Les écologistes demandent la tenue d'un débat extraordinaire sur l'armée lors de la session d'automne du Parlement. Cette demande rencontre un écho auprès de l'UDC, a précisé son porte-parole Alain Hauert, mais est refusée par le PDC tandis que le PRD doit encore se prononcer.

Course d'obstacles pour Samuel Schmid

Même si l'affaire Nef semble réglée, la course d'obstacles de Samuel Schmid n'est pas terminée. Deux dossiers chauds l'attendent, pour lesquels il aura le besoin du soutien du Parlement: le programme d'armement 2008 et l'achat de nouveaux avions.

Le PRD et le PDC devraient adopter le programme d'armement estimé à 917 millions de francs. L'UDC est divisée sur la question entre les défenseurs de l'armée et ceux qui tiennent à tout prix à voir Samuel Schmid tourner les talons.

Reste le PS, qui devrait entrer en matière sauf sur la modernisation des avions F/A-18. Mais de fait le programme d'armement a déjà obtenu le soutien du Conseil des Etats et de la commission du Conseil national.

L'achat de nouveaux avions de combat est le deuxième défi qui attend le Bernois. La gauche est en train de récolter des signatures pour son initiative contre cet achat. Le peuple et le parlement devront se prononcer.