Depuis le déclenchement de la crise entre la Suisse et la Libye,
consécutive à l'interpellation la mi-juillet à Genève d'Hannibal
Kadhafi, l'un des fils du potentat libyen, et de sa femme,
soupçonnés d'avoir brutalisé deux domestiques, la justice genevoise
avait observé un profond silence.
Le Ministère public genevois est pourtant un acteur clé du
dossier. Tripoli a en effet posé comme condition de normalisation
que les poursuites à l'encontre du couple soient levées. Le
procureur général Daniel Zappelli ne compte toutefois pas classer
la procédure par opportunité, a-t-on relevé au Palais de justice.
La solution se trouvera peut-être du côté des deux domestiques
présumés maltraités.
Poids des plaignants
Les poursuites seront automatiquement abandonnées si les deux
ex-employés du fils Hannibal Kadhafi décidaient de retirer leur
plainte contre leur ancien employeur et sa femme. Les deux
personnes se trouvent actuellement à Genève dans un lieu tenu
secret.
Pour l'heure, un tel dénouement semble néanmoins bien
hypothétique. Selon le défenseur des deux domestiques François
Membrez, la Libye retient en otage sur son territoire le frère et
la mère d'un des deux plaignants. La priorité est aujourd'hui
donnée à la libération de ces deux parents.
ats/bri
L'affaire Kadhafi
Hannibal Kadhafi et son épouse avaient été dénoncés le 15 juillet à la police genevoise pour maltraitance envers un Marocain et une Tunisienne qui étaient à leur service.
Le couple avait été interpellé puis libéré contre le versement d'une caution de 500'000 francs.
Aline Kadhafi était venue à Genève pour accoucher.
L'affaire a créé de graves perturbations dans les relations entre la Libye et la Suisse, la première attendant notamment des excuses de la part de la seconde.