L'impôt sur les voitures électriques varie beaucoup selon les cantons

En 2020, 14,3% de toutes les voitures nouvellement immatriculées étaient des modèles électriques ou des hybrides rechargeables. De plus en plus de cantons soutiennent les automobilistes qui passent à l'électrique. Primes à l'achat, aide à l'installation d'une borne de recharge ou encore réduction de la taxe automobile, les méthodes varient et les prix finaux aussi.

En Valais comme au Tessin, à l'achat d'une voiture électrique neuve, chaque propriétaire peut demander une prime à l'Etat. Le Service valaisan de la circulation routière a lancé cette opération en novembre 2020. Depuis, 439 primes ont été remises, soit largement plus que les objectifs fixés au départ.

Parmi les bénéficiaires, Thomas Progin, professeur de physique à Saint-Maurice (VS), a reçu une aide de 3500 francs à l'achat de sa voiture électrique en décembre dernier: "C'est une prime qui montre une volonté politique d'aller vers les véhicules électriques. S'acheter un tel véhicule, c'est aussi aller dans la direction dans laquelle notre société veut que l'on aille". D'autres cantons, comme Genève, réfléchissent à ce système de primes, qui existe déjà au niveau communal dans certaines villes de Suisse romande.

L'incitation la plus utilisée en Suisse reste à ce jour la réduction sur l’impôt automobile. Les écarts sont importants en Suisse romande et ils augmentent encore au niveau national. La différence peut atteindre 980 francs par an pour un même véhicule électrique, selon une étude de la société Comparis, disponible sur ce communiqué de presse.

Des différences qui irritent

Si certains cantons offrent des avantages limités dans le temps, Philippe Burri, directeur du Service neuchâtelois des automobiles, justifie le choix du forfait, préféré dans son canton: "Avec le système neuchâtelois, le véhicule paie une taxe relativement modeste durant toute sa vie. Beaucoup de cantons ont des systèmes qui sont utilisables pendant 3 ans, mais peu de cantons sont meilleur marché que Neuchâtel sur la longue durée".

Les importateurs d'automobiles, mécontents de ces différences, montent au créneau. Pour François Launaz, président d'Auto-Suisse, une harmonisation est nécessaire, "il suffirait d'appliquer un même barème partout et de le moduler avec des coefficients en fonction des besoins fiscaux de chaque canton, mais il n'y a pas de volonté politique de le faire, chaque canton veut être maître chez lui".

>> Revoir dans le 19h30 l'interview de Serge Dal Busco, ministre genevois des transports :

Ainhoa Ibarrola/Pascal Jeannerat/elca