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Affaire Kadhafi: mère du domestique libérée

Le soulagement de mise après la relaxe des 2 Suisses à Tripoli.
Le fils du président libyen est accusé de mauvais traitements.
La Libye a fait un geste dans l'affaire Kadhafi, libérant la mère de l'un des plaignants. Mais un mois après, ce dossier pèse toujours sur les relations entre Berne et Tripoli. Aucun règlement diplomatique n'est encore en vue.

La mère du domestique qui accuse Hannibal Kadhafi et sa femme de
maltraitance a été relâchée par la Libye et se trouve dans son pays
d'origine, le Maroc, a dit vendredi à l'ATS son avocat François
Membrez, confirmant une information de la « Tribune de Genève ».

Incertitude quant au frère

En revanche, le plaignant est toujours sans nouvelle depuis une
dizaine de jours de son frère. «Aux dernières nouvelles, il était
en Libye où il se cachait. Nous ne savons pas s'il continue à se
cacher, s'il est détenu ou s'il est arrivé à s'enfuir», a poursuivi
Me Membrez.



Une source proche du gouvernement marocain citée vendredi par
l'AFP a affirmé pour sa part que le frère du domestique «n'a pas
disparu, mais se trouve en Tunisie». «Grâce à sa diplomatie
efficace, le gouvernement (marocain) est en train de résoudre cette
affaire» avec la Libye, «pays frère», a assuré cette source.
Recontacté en soirée, Me Membrez a affirmé: «Mon client n'a aucune
information, aucun contact avec son frère. Nous pensons qu'il est
plutôt à Tripoli».

Prélude à une issue négociée?

La libération de la mère et celle éventuelle du frère pourraient
mettre fin à la crise qui a éclaté entre la Libye et la Suisse
après l'arrestation le 15 juillet à Genève du fils du chef de
l'Etat libyen Mouammar Kadhafi et de sa femme, soupçonnés d'avoir
brutalisé deux domestiques, un Marocain et une Tunisienne.



Selon Me Membrez, le plaignant pourrait en effet envisager une
médiation une fois qu'il aura la certitude que son frère n'est plus
en danger. La plainte déposée devant la justice genevoise serait
retirée, avec pour conséquence la levée automatique des poursuites
engagées contre les époux Kadhafi pour lésions corporelles simples,
menaces et contraintes.

«Contribution importante»

Les informations sur la situation des proches du plaignant, si
confirmées, seraient une «contribution importante à la résolution
d'autres questions qui sont ouvertes actuellement», a commenté
vendredi devant les médias le porte-parole du Département fédéral
des affaires étrangères (DFAE) Jean-Philippe Jeannerat.



Le DFAE, qui n'a obtenu aucune information officielle à ce sujet,
prend le problème «très au sérieux». Il a évoqué l'affaire avec les
autorités marocaines.



ats/dk/cht

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Tripoli veut des excuses

L'affaire Hannibal Kadhafi a provoqué la colère de Tripoli, qui exige des excuses sur la manière dont le fils du leader libyen et son épouse ont été traités lors de leur interpellation et souhaite que la procédure pénale prenne fin.

Un mois après, des discussions «intensives» et «ardues» se poursuivent avec les autorités libyennes, a relevé Jean-Philippe Jeannerat. Berne souhaite mettre fin à ces «tensions» et revenir à la situation qui prévalait avant le 15 juillet.

Les deux pays ont réitéré leur volonté d'aboutir à une solution «dans les meilleurs délais», a noté M. Jeannerat, selon lequel il est impossible de dire quand ces discussions aboutiront à un règlement.

Les efforts se poursuivent au niveau diplomatique bilatéral et nécessitent la plus grande discussion, a ajouté le porte-parole, qui n'a livré aucun détail sur le contenu des tractations.

S'agissant des mesures de rétorsion prises par Tripoli, les deux ressortissants suisses arrêtés durant dix jours en Libye ne peuvent toujours pas quitter le pays. Les ressortissants suisses ne reçoivent pas, à quelques exceptions près, de visas pour se rendre en Libye.

Swiss par ailleurs n'a toujours droit qu'à un seul vol hebdomadaire vers Tripoli, contre trois auparavant. Le DFAE déconseille d'ailleurs aux citoyens helvétiques de se rendre en Libye.

Actuellement, il y a une cinquantaine de Suisses dans ce pays et aucun d'entre eux ne fait l'objet «de tracasseries préoccupantes», a relevé le porte-parole.