Villes désertes pendant le confinement, avions privés de passagers ou encore activités humaines globalement réduites ont contribué à ce résultat. "La baisse des émissions en 2020 est énorme. En valeur absolue, c'est la baisse la plus grosse jamais observée. En pourcentage, avec 7%, on n'avait plus observé ça depuis la Seconde Guerre mondiale", a réagi mercredi dans le 19h30 de la RTS la climatologue de l'Université d'East Anglia Corinne Le Quéré.
En mars et en avril 2020, au plus fort de la première vague, presque un tiers d'émissions de CO2 en moins ont été relevées dans des pays très touchés par les mesures anti-Covid. Les secteurs liés aux énergies fossiles concernés sont les industries du ciment et du plastique, la consommation d'énergie et surtout les transports. Ce sont eux qui participent le plus à la réduction des émissions.
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Faire dix fois mieux qu'entre 2016 et 2019
Sur le long terme, cette baisse à elle seule n'aura pas d'impact sur le réchauffement climatique, même si les émissions de CO2 avaient déjà commencé à diminuer avant la crise du Covid-19, avec -0,8% dans les pays les plus riches entre 2016 et 2019. Ce n'est pas assez, selon les scientifiques, pour éviter un rebond: relance économique et transition énergétique doivent être associées pour infléchir durablement la courbe.
"On doit multiplier par dix le niveau de baisse des émissions qu'on avait juste avant la crise, qui était très faible mais néanmoins bien en route", analyse Corinne Le Quéré. "Il faut avoir ce niveau de baisse année après année jusqu'à la neutralité carbone pour pouvoir répondre à la bonne vitesse au réchauffement climatique". L'ère post-Covid pourrait ainsi marquer le début d'une nouvelle phase dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Sujet TV: Aurélie Couloin
Adaptation web: Vincent Cherpillod