Les 68 milliards de francs qui ont été injectés pour venir en
aide à l'UBS représentent davantage que le budget de la
Confédération, a souligné Paul Rechsteiner, président de l'USS,
vendredi devant la presse.
Cette somme est aussi équivalente à deux fois le montant des
rentes versées aux retraités en un an ou à trois fois le coût des
NLFA, considéré comme le plus grand ouvrage jamais réalisé en
Suisse.
Quant au financement de la retraite flexible, sur laquelle les
Suisses vont se prononcer le 30 novembre, les 68 milliards
permettraient de financer cette politique pendant trois
générations.
Eviter une baisse de la consommation
Si la place financière suisse semble maintenant à l'abri grâce
au plan adopté par le Conseil fédéral jeudi, les exportations
pourraient elles être touchées par la crise mondiale, a expliqué
Daniel Lampart, économiste à l'USS.
Sur le plan intérieur, il s'agit avant tout d'éviter la baisse de
la consommation. «Serrer encore la ceinture serait
contre-productif», a-t-il souligné. La centrale syndicale défend
donc une hausse des salaires réels de 1,5 à 2,5%.
«Les marges engrangées par les entreprises ces dernières années
avec des hausses de salaires très faibles doivent leur permettre de
faire un geste sans les pénaliser», a dit Daniel Lampart.
Baisse du taux hypothécaire et soutien aux familles
Avec l'exode des petits épargnants vers Raiffeisen et les
banques cantonales, ces établissements bénéficient désormais
d'importantes liquidités. Une baisse du taux hypothécaire de 0,25%
semble donc tout à fait réaliste. Cela permettrait de libérer 600
millions de francs en faveur des consommateurs, selon des
estimations de l'USS.
La centrale syndicale y va aussi de sa proposition concernant les
recettes de la taxe sur le CO2 qui frappe les combustibles fossiles
depuis le 1er janvier 2008. Elle préconise que la redistribution à
chaque personne par le biais des caisses maladie commence en
janvier 2009 et pas en 2010, comme il est prévu actuellement (+250
millions).
Les allocations familiales pourraient elles passer à 250 francs
par enfant et à 300 francs par jeune en formation (+600 millions).
De leur côté, les subsides pour les primes d'assurance maladie
devraient croître et permettre de libérer 500 millions de
francs.
Si toutes ces mesures étaient adoptées, les Suisses auraient deux
milliards de francs supplémentaires dans les poches. Cela
représente environ 0,5% du produit intérieur brut.
ats/ant
BAK: refroidissement, mais pas de récession
La conjoncture économique se refroidit sérieusement en Suisse, constate l'institut BAK Basel Economics.
Pour 2009, il a rabaissé sa prévision de croissance du PIB à 0,7%, contre 1,3% précédemment, et à 1,8% pour cette année contre 2% auparavant.
Le BAK prévoit toutefois une reprise de la dynamique économique dès le 2e trimestre 2009, qui devrait déboucher sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 1,7% en 2010, selon ses projections présentées vendredi.
Pour 2009 et 2010, le BAK pronostique par ailleurs une baisse à 1,3% de l'inflation en Suisse, contre 2,5% pour cette année.
Sur le front de l'emploi, l'institut voit le taux de chômage remonter à 2,9% à la fin 2009 (corrigée des effets saisonniers), à comparer aux 2,6% calculés à la fin septembre de cette année.
Pour expliquer cette relativement faible hausse, le BAK part de l'hypothèse que la croissance plus faible entraînera aussi un ralentissement de l'immigration, qui a fortement augmenté le nombre de salariés ces dernières années.
Le BAK attribue le ralentissement de la croissance économique à la crise financière et à ses effets prévisibles sur l'économie réelle.
Et des signes montrent que les principaux partenaires commerciaux de la Suisse en Europe ainsi que les Etats-Unis n'échapperont pas à une récession vers la fin de cette année, qui aura des effets négatifs sur les exportations.
Reste que selon le BAK la Suisse apparaît relativement épargnée en comparaison internationale. L'institut prévoit ainsi une croissance du PIB de seulement 0,1% en 2009 dans la zone euro, et de 0,4% aux Etats-Unis.