La Libye avait exigé notamment la fin de la procédure pénale
pour régler la crise qui avait découlé de cette affaire (pour un
rappel des faits, lire ci-contre).
Retrait confirmé
Le juge d'instruction genevois Michel Graber a confirmé le
retrait de la plainte pénale des deux anciens domestiques. Il les a
personnellement entendus pour s'assurer qu'ils avaient pris cette
décision de manière libre et réfléchie.
«Ils ont décidé de retirer leur plainte en fin de semaine
dernière», a indiqué le juge. «J'ai demandé à les entendre pour
m'assurer qu'ils le faisaient de manière libre et réfléchie, ce qui
était le cas.»
Le juge va maintenant transmettre le dossier au procureur général
Daniel Zappelli qui devra décider de la suite de la procédure. Lors
d'une conférence de presse mi-août, Daniel Zappelli avait laissé
clairement entendre que le retrait des plaintes conduirait à
l'extinction des poursuites engagée par la justice genevoise.
Dédommagement
Les deux anciens domestiques du couple Kadhafi ont accepté de
retirer leurs plaintes moyennant un dédommagement financier. Les
avocats des deux parties refusent de divulguer la provenance de
l'argent et le montant octroyé.
François Membrez, avocat de deux plaignants, souligne qu'il s'est
engagé à garder confidentielles les modalités de l'arrangement
conclu entre les deux parties. Les deux plaignants ont reçu une
indemnité, mais l'avocat n'est pas en droit de préciser par quelles
personnes ou instances l'argent sera versé.
Dans la mesure où les domestiques ont été dédommagés, «ils sont
reconnus comme victimes et leurs souffrances ont été prises en
compte», selon François Membrez. Paul Gully-Hart, l'un des avocats
du couple Kadhafi, s'est refusé pour sa part à tout
commentaire.
ats/dk/ant
Rappel de l'affaire
Hannibal Kadhafi - fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi -et son épouse ont été arrêtés le 15 juillet à Genève.
Ils ont été inculpés de lésions corporelles simples, menaces et contraintes envers deux domestiques, une Tunisienne et un Marocain, qui ont déposé plainte contre eux.
Le couple a pu regagner la Libye après avoir versé une caution de 500'000 francs.
La Libye exige des excuses de la part de la Suisse pour l'interpellation de Hannibal Kadhafi et sa femme Aline ainsi que la fin de la procédure pénale engagée contre eux.
La Suisse souhaite pour sa part rétablir "la plénitude" de ses relations avec la Libye qui existaient avant l'arrestation du couple.
Le DFAE prend acte, sans commentaire
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a pris acte mardi du retrait de la plainte des deux domestiques contre le fils Kadhafi et sa femme.
Il s'est refusé à tout commentaire sur les conséquences que cela pourrait avoir sur les relations entre Berne et Tripoli.
Le retrait de cette plainte est «du strict ressort des autorités judiciaires genevoises», a indiqué mardi Lars Knuchel, porte-parole du DFAE.
Concernant les deux Suisses inculpés en Libye, le porte-parole du DFAE a indiqué «qu'à sa connaissance» ils n'étaient toujours pas autorisés à quitter le territoire libyen.