Les villes comme bastions de la gauche, tendance forte depuis les années 1990

Si, lors des élections communales de dimanche, les socialistes et surtout Les Verts ont fait de très bons scores dans les communes urbaines - majorité confirmée à Lausanne et à Fribourg, majorité de droite renversée à Nyon et peut-être à Yverdon - le phénomène des villes votant à gauche n'est pas nouveau, souligne Olivier Meuwly dans La Matinale mardi.

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"Dès la fin du XIXème siècle, les villes sont des bastions du mouvement ouvrier émergeant, à l'instar de Lausanne ou Renens notamment", indique-t-il. Au fil du XXème siècle et de ses mutations sociales, l'influence de la gauche va progressivement s'étendre en ville, tout en préservant un certain équilibre des rapports. "L'inclinaison des villes vers la gauche s'est marquée plus fortement depuis les années 1990", précise l'historien.

Préoccupations nouvelles

Dans le dernier quart du XXème siècle, les préoccupations des gens ont en effet changé. "C'est à ce moment-là qu'il y a eu indiscutablement un retard des partis de droite sur les questions de la famille, de la place des femmes, de l'écologie, de la gestion des quartiers et de la mobilité", détaille Olivier Meuwly.

Les partis de droite ont depuis "réappris" à parler à l'électorat urbain, mais la rupture consommée à la fin du XXème siècle a laissé des traces profondes, selon l'historien. "Le changement est en cours" dans les stratégies politiques, voire dans la philosophie des partis de droite, "mais cela prend énormément de temps d'apporter quelque chose de nouveau, en récupérant des thèmes parfois 'accaparés' par la gauche et en les mettant en lien avec les valeurs fondamentales défendues par les droites."

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Propos recueillis par Romaine Morard

Adaptation web: Katharina Kubicek