En décembre 2019, le PLR est parvenu à sauver sa double représentation gouvernementale. Mais ce n'est pas certain qu'il y arrive en 2023. Les résultats des élections du week-end dernier dans plusieurs cantons, notamment à Soleure où le parti a encore perdu quatre sièges, montrent en effet que le PLR continue à s'éroder.
Il reste deux ans et demi pour inverser la tendance, et le temps presse. Avec la perte de 20 sièges dans les législatifs cantonaux depuis les dernières élections, le PLR fait pour l'instant figure de grand perdant. Notamment face aux Verts qui, eux, ont gagné 32 fauteuils cantonaux. De quoi donner des ailes à leur président Balthasar Glättli.
"Ce n'est plus une vague, car une vague, ça s'effondre. Mais c'est un changement de direction de la politique suisse", insiste-t-il. "Ce seront les élections fédérales qui vont le confirmer". Pour lui, c'est certain: le PLR n'est plus en droit d'avoir deux sièges au Conseil fédéral, alors que les Verts n'en ont aucun.
Composition du Conseil fédéral en question
Du côté du PLR, on perçoit une certaine nervosité: "Les résultats des dernières votations m'inquiètent sur notre capacité à droite de mener des campagnes", a déclaré à la RTS le vice-président du parti Philippe Nantermod, au lendemain des votation fédérales.
Quant à son deuxième siège gouvernemental, le PLR n'est pas prêt à le lâcher. Comme l'indique le conseiller national Damien Cottier: "Même si, ici ou là, on a des reculs, on part de très haut. On est le premier parti de Suisse en nombre d'élus au trois niveaux, communal, cantonal et fédéral. Et, de ce point de vue-là, la double représentation au Conseil fédéral est parfaitement légitime."
Le Neuchâtelois n'exclut pas, toutefois, de rediscuter la composition du gouvernement: "La formule magique a été conçue dans une contexte où il y avait quatre grands partis, ou trois grands partis et un petit. Mais aujourd'hui, il y en a plutôt cinq. Et donc ça peut poser la question de sa redéfinition qui doit se poser de manière large, et pas de savoir si tel ou tel parti a le droit à un ou à deux sièges."
Stéphane Deleury