Vacciner toute personne le souhaitant d'ici l'été reste possible selon l'OFSP

Les cantons sont dans les starting-blocks, prêts à accroître le nombre de vaccins injectés par jour: ils attendent d'être approvisionnés pour utiliser leurs pleines capacités.

Le canton de Vaud, par exemple, vaccine en moyenne 3000 personnes par jour et pourrait rapidement passer à 10'000, selon Blaise Genton, le responsable médical de la campagne de vaccination, interrogé jeudi dans La Matinale. Des halles, prêtes à accueillir la population, ne sont toujours pas ouvertes, faute de vaccins disponibles.

C'est ce qui pose le plus de soucis à l'heure actuelle selon Blaise Genton: "On espérait avoir plus de doses dès le départ. Dans les faits, les livraisons ont été diminuées régulièrement. On a des retards aussi d'une à deux semaines: ça a été le cas récemment", explique-t-il. Le médecin-chef à Unisanté dit avoir de meilleurs espoirs pour le mois d'avril.

Report des vaccinations à Neuchâtel

Mardi, le canton de Neuchâtel annonçait que plus de 3000 rendez-vous avaient dû être reportés à cause d'un retard de livraison du vaccin de Moderna. Le grand centre de vaccination de La Maladière a été fermé pour une semaine, le temps que les doses arrivent

Tous les cantons sont touchés par ces retards. En février, les doses promises n'ont en effet pas toutes été livrées, explique l'OFSP, mais le retard sera rattrapé sur le mois de mars.

Et l'OFSP continue de juger réalisable de vacciner toutes les personnes qui le désirent d'ici l'été, grâce aux trois millions de doses supplémentaires de Pfizer, notamment. Il faudra bien évidemment qu'il n'y ait pas de nouveau retard de livraison et que les autres vaccins, encore en examen chez Swissmedic, soient homologués.

>> Dans La Matinale, l'interview de Blaise Genton, médecin chef à Unisanté, responsable médical de la campagne de vaccination dans le canton de Vaud :

Des homologations en attente

Le sérum d'Astra Zeneca, en particulier, est toujours en attente alors qu'il est déjà autorisé dans plus de cinquante pays et que l'agence européenne du médicament lui a déjà donné son feu vert: "C'est clair qu'on a le sentiment que Swissmedic est très très précautionneux", note Blaise Genton. "Il attend des résultats ultérieurs qui vont venir d'études en Amérique. Mais je crains que cela ne donne pas plus d'informations. Ce vaccin a été donné à plus d'un million de personnes au Royaume-Uni, notamment. Son niveau de sécurité est tout à fait rassurant."

>> Lire : Le vaccin d'AstraZeneca aussi pour les plus de 65 ans, recommande l'OMS

Pour Blaise Genton, ce n'est pas un vaccin au rabais ou moins efficace: "Les données récentes, publiées notamment il y a deux semaines, montrent que ce vaccin – s'il est utilisé avec un intervalle de temps entre les deux doses non pas de quatre, mais de douze semaines – a une efficacité au-dessus de 80%. On se trouve avec des vaccins qui sont très proches; peut-être que le vaccin à ARN messager possède légèrement plus d'efficacité, mais je crois qu'on est dans un niveau qui permet d'obtenir les objectifs qu'on veut: c'est-à-dire protéger les populations les plus vulnérables.

Blaise Genton cite une étude d'impact en Ecosse suite à une vraie campagne de vaccination qui a montré une réduction de 94% des hospitalisations: "C'est exactement cela qu'on désire", résume-t-il.

Au dernier décompte de dimanche, 3,8% de la population suisse avait reçu les deux doses nécessaires. Selon le dernier sondage de la RTS, un peu plus de 40% de la population souhaite être vaccinée. Il va donc falloir un sacré coup d'accélérateur pour que cette volonté soit respectée d'ici fin juin.

Sujets radio: Alexandra Richard et Romaine Morard

Adaptation web: Stéphanie Jaquet