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Servette FC: Christian Luscher se défend

Le libéral genevois Christian Luscher
Christian Luscher a nié avoir caché les ennuis financiers du Servette FC.
Christian Luscher a rejeté mardi toute responsabilité dans le naufrage du Servette FC. Administrateur du club entre 2002 et 2004, il a cherché un repreneur et a été convaincu par le projet de Marc Roger.

Le conseiller national a nié devant le jury avoir dissimulé aux
trois accusés - à savoir Marc Roger, Olivier Maus et l'avocate
Marguerite Fauconnet - des éléments sur la situation financière
épouvantable du club lors de la transaction. En janvier 2004, le
Servette FC se trouvait en ajournement de faillite. Son endettement
s'élevait à 12 millions de francs.

"On a tout donné. Rien a été caché", a affirmé Christian Luscher
devant les neuf jurés de la Cour correctionnelle. Selon le
conseiller national, interrogé à titre de témoin dans le procès, il
n'était pas possible à Marc Roger et à son avocate Marguerite
Fauconnet d'ignorer que le Servette FC était "en mauvaise posture"
au moment du rachat.

Des "gagne-petit" devenus grands

Lorsque Marc Roger a repris les rênes du club, "l'argent est
arrivé", a expliqué Christian Luscher. Cet apport de liquidités a
permis de sortir le Servette FC du surendettement, comme l'a
constaté la justice en juin 2004. La Swiss Football League a aussi
autorisé le club grenat à prendre part au championnat
2004/2005.



Selon Christian Luscher, l'équipe dirigeante qui a précédé Marc
Roger a tout fait pour comprimer les charges du club. Les salaires
des joueurs ont été diminués. "Nous étions des gagne-petit", a
relevé le politicien. Sous l'ère Marc Roger, les choses auraient
radicalement changé. "Les dépenses ont triplé."

Déficit structurel

Marc Roger a rétabli les salaires et engagé de nombreux nouveaux
joueurs, a constaté Christian Luscher. "Il avait la volonté de
faire beaucoup plus grand." Or, selon le conseiller national, le
Servette FC est une entreprise structurellement déficitaire. Il lui
en coûte 5 millions de francs par année de pertes. "C'est le tarif
du club."



Christian Luscher a été questionné durant trois heures mardi
matin. Marc Roger a aussi pris la parole pendant l'interrogatoire,
reprochant au conseiller national son inaptitude à donner des
contrats longue durée aux footballeurs. "Vous étiez à la fois agent
de joueurs et patron du club", a répliqué Christian Luscher.



ats/dk

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Soutiens de poids pour Marc Roger

Le Français avait l'appui d'Olivier Maus, héritier d'une des plus grosses fortunes de Genève, et du milliardaire espagnol Lorenzo Sanz, ancien président du Real Madrid, a rappelé le conseiller national libéral devant la Cour correctionnelle de Genève, interrogé à titre de témoin dans le procès sur la faillite du Servette FC.

"Ce groupe de personnes solvables était extrêmement rassurant", a poursuivi Christian Luscher. L'avocat genevois et les deux autres administrateurs du Servette FC, à savoir l'avocat Olivier Carrard et le patron du groupe Jelmoli Alain Rolland, ont donc décidé de céder le club à Marc Roger en février 2004.

Banc des accusés: Marc Roger pas seul

Marc Roger, 45 ans, doit répondre de banqueroute frauduleuse, gestion fautive, faux dans les titres et escroquerie.

Le Français est accusé d'avoir dépensé sans compter lors de son année de règne à la tête du Servette FC.

Le comportement de Marc Roger aurait conduit le plus prestigieux club de football genevois à la faillite début 2005.

Marc Roger n'est pas seul sur le banc des accusés. A ses côtés se trouve l'ex-administrateur du club Olivier Maus, 67 ans.

L'héritier d'une des plus grosses fortunes de Genève est poursuivi pour gestion fautive.

L'avocate française Marguerite Fauconnet, 55 ans, doit pour sa part répondre de faux dans les titres.

Le procès des trois accusés, qui s'est ouvert lundi, doit durer une dizaine de jours.