Il y a eu un concours de circonstance, avec des résultats qui ne
suivaient pas sur le terrain, a expliqué l'ancien président du club
grenat.
Le Français, poursuivi pour banqueroute frauduleuse, gestion
fautive, faux dans les titres et escroquerie, s'est longuement
épanché devant le jury sur sa période servettienne.
Manque de soutien genevois
«Je le voulais ce club», a déclaré l'accusé. Au début de 2004,
le Servette FC était en situation d'ajournement de faillite. Marc
Roger est venu à la rescousse. Il a cependant regretté qu'à
l'époque, «tout ce soit fait dans la précipitation». Il a affirmé
devant la cour avoir immédiatement mis 300'000 euros de sa
poche.
Marc Roger comptait ensuite faire vivre le Servette FC grâce à
l'appui financier de l'ancien président du Real Madrid Lorenzo Sanz
et en réalisant des transferts sur des joueurs. Si tout avait
marché, d'autres investisseurs auraient sûrement frappé à la porte,
s'est dit persuadé l'ex-agent de joueurs français.
Marc Roger a également fustigé le manque de soutien genevois pour
le club de football phare du bout du lac. «Le seul Genevois qui a
aidé Servette lors de ces 20 dernières années se trouve sur le banc
des accusés», a-t-il déclaré devant le jury, en désignant du doigt
l'homme d'affaires Olivier Maus (lire
ci-contre).
Le procès se poursuit la semaine prochaine, avec les plaidoiries
et les réquisitions du procureur lundi. Le verdict devrait tomber
mardi ou mercredi.
ats/ant
Olivier Maus minimise son rôle
L'administrateur du club sous l'ère Marc Roger a aussi été interrogé. Il a minimisé ses responsabilités au sein du Servette FC. «Je ne m'occupais que du marketing», a-t-il déclaré. L'héritier d'une des plus grosses fortunes de Genève a tout de même avoué avoir été «peut-être un peu léger par rapport aux comptes».
Olivier Maus, poursuivi pour gestion fautive, a expliqué avoir eu la tête ailleurs en 2004, car son fils, malade, était soigné à New York. Il a accepté de devenir administrateur à cette époque, car il croyait au projet de Marc Roger. «Il y avait le soutien de Lorenzo Sanz et l'ambition de créer un centre de formation.»
Marguerite Fauconnet plaide sa cause
Troisième accusée dans ce procès, l'avocate du club Marguerite Fauconnet, prévenue de faux dans les titres, a vigoureusement plaidé sa cause. Comme Marc Roger, elle a dénoncé la précipitation dans laquelle s'est faite la reprise du club. «On m'a demandé de boucler le dossier en huit jours, car il y avait une audience au tribunal.»
Elle a affirmé que le bilan du 30 avril 2004, qui a permis de sortir le club de sa situation du surendettement, était le fruit d'un «travail collectif». L'avocate parisienne a toutefois eu l'impression, dans toute cette affaire, que l'équipe dirigeante précédente du Servette voulait se dégager de ses responsabilités.
Marguerite Fauconnet a également évoqué les «pagare» de Lorenzo Sanz. Seul un de ces effets de change a pu être encaissé. Ensuite, l'homme d'affaires espagnol a payé «de temps en temps pour faire bonne figure». Selon l'avocate, le fait que Lorenzo Sanz n'ait pas tenu ses engagements a été l'une des causes de la faillite.