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Libye: plus de pétrole vers la Suisse

Tamoil gagne du temps et inquiète à Collombey
L'annonce de Tamoil et de la Libye a suscité la surprise en Suisse.
Les relations entre la Suisse et la Libye ont connu un nouveau rebondissement surprenant mercredi soir. Tripoli a cessé ses livraisons de pétrole à la Suisse. Les raisons de cette décision ne sont pas encore connues.

Près de deux mois après la fin officielle de l'affaire Kadhafi,
le porte-parole de la société libyenne Tamoil en Suisse, Laurent
Paoliello, a annoncé l'arrêt des livraisons de pétrole vers la
Suisse, mais n'a pas expliqué les motivations de Tripoli.

Pour l'Union pétrolière suisse, c'est "embêtant mais sans
danger". L'approvisionnement en pétrole en Suisse n'est nullement
menacé par cette mesure, selon Rolf Hartl, directeur de l'union.
Les prix à la pompe ne vont pas augmenter non plus, a-t-il
poursuivi.

Effets à court terme

Si elle est mise à exécution, la démarche aurait ses effets sur
la Suisse dans deux à trois semaines seulement, a expliqué Rolf
Hartl. D'ici-là, les importateurs ont le temps de se tourner vers
d'autres sources d'approvisionnement.



A ses yeux, il s'agit d'un "auto-goal" de la Libye, qui affecte
ses propres intérêts en Suisse: principale concernée, la raffinerie
valaisanne de Collombey, en mains libyennes, et les 320
stations-essence sur territoire helvétique.



Au total, la Suisse importe 2,5 millions de tonnes de brut en
provenance de Libye par an. En comptant tous les besoins en
produits pétroliers et dérivés (11,5 millions de tonnes
annuellement), ce volume ne constitue finalement que 20% des
besoins totaux du pays.

Le DFAE muet

"C'est un poker diplomatique et il s'agit de rassurer les gens.
L'arme pétrolière, dans ce contexte, ne jouera pas", a conclu Rold
Hartl.



Le Département fédéral des affaires étrangères ne s'est pas
exprimé: il n'a reçu aucune information officielle de la part de la
Libye allant dans le sens d'une cessation des livraisons de
pétrole, a indiqué son porte-parole Lars Knuchel.



ats/boi

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Suites de l'affaire Kadhafi?

Tripoli avait déjà menacé de fermer ses robinets pour la Suisse en représailles à l'inculpation d'Hannibal Kadhafi, le fils du président libyen, en juillet à Genève.

Ce dernier faisait l'objet de plaintes pour contrainte et lésions corporelles simples de la part de deux de ses domestiques.

En échange d'un dédommagement dont les modalités ont été tues, ces derniers ont retiré leur plainte et la justice genevoise a classé l'affaire début septembre.

Le couple Kadhafi avait pu regagner la Libye après avoir versé une caution de 500'000 francs.

Cependant, outre l'abandon des poursuites, Tripoli exigeait des "excuses" et, au titre de représailles, continue toujours d'empêcher deux ressortissants suisses de quitter le pays.

On ne sait pas encore si la décision de Tripoli de fermer les vannes a un lien avec l'affaire Kadhafi.