16 mars 2020: la Suisse bascule dans le confinement

Grand Format Les images fortes

Introduction

Ecoles, commerces non essentiels et restaurants fermés, manifestations interdites, contrôles aux frontières, télétravail, recommandation de rester à la maison: il y a une année, le Conseil fédéral décrétait l'état d'urgence et le semi-confinement commençait le 16 mars. Retour sur cette situation hors normes en images, en archives et avec la série du 19h30 "La Suisse à l'épreuve du Covid".

Chapitre 1
Les 15 jours où tout a basculé

Keystone - Alessandro della Valle

Berne, le 2 mars 2020. Quatorze jours avant l'entrée dans le droit d'urgence, la session parlementaire commence, comme d'habitude, ou presque. La Suisse vient d'être touchée par ses premiers cas de coronavirus. Certains parlementaires se familiarisent avec les gestes barrières en se saluant avec le coude, tandis que d'autres s'échangent la traditionnelle triple bise.

"Il était évident qu'il fallait maintenir la session et que nous devons faire notre devoir", affirme la présidente du Conseil national Isabelle Moret.

L'ambiance reste bon enfant. La seule à porter un masque, la conseillère national UDC grisonne Magdalena Martullo-Blocher, se fait rabrouer par la présidente. "Elle m'a dit que je perturbe la session. Je ne comprends pas, je reste tranquillement à ma place et je vote", rapporte-t-elle au 19h30.

La pression monte

Trois jours plus tard, la Suisse enregistre son premier mort du coronavirus. La situation devient sérieuse.

Lundi 9 mars, deuxième semaine de session. Le Parlement décide de maintenir ses activités malgré l'augmentation des infections. Très inquiète, l'UDC proteste: "Nous sommes assis les uns à côté des autres, nous pourrions nous infecter. Pas juste entre nous, mais nous pourrions aussi mettre en danger des personnes âgées", plaider Thomas Aeschi, le chef du groupe parlementaire UDC.

Le lendemain, la pression monte sur l'état-major d'Alain Berset. Le Tessin réclame la fermeture des frontières avec l'Italie. Un jour plus tard, le 11 mars, le canton décide de fermer ses écoles.

>> Voir le sujet du 19h30 qui rappelle ces événements :

Série "La Suisse à l'épreuve du Covid": Retour sur les quinze jours qui ont précédé l'annonce de l'état d'urgence le 13.03.2020
19h30 - Publié le 13 mars 2021

Le point de bascule

Le 12 mars, au Parlement, la situation devient très délicate. Mais les présidents de partis serrent les rangs derrière le gouvernement. "Il faut faire confiance aux autorités, au Conseil fédéral", affirme le président du PDC Gerhard Pfister. "J'ai une pleine confiance dans les autorités sanitaires, dans le Conseil fédéral", ajoute Christian Levrat, le président du PS.

Vendredi 13 mars, après une très longue réunion, cinq conseillers fédéraux arrivent au point presse avec une annonce qui va faire prendre conscience du sérieux de la situation: "Le Conseil fédéral a décidé d'interdire les enseignements avec la présence des élèves dans les écoles", annonce Alain Berset.

>> Relire le compte-rendu de cette journée du 13 mars : Ecoles fermées, réunions de plus de 100 personnes interdites: la Suisse durcit ses mesures

Le point de bascule est déclenché. Deux jours plus tard, le dimanche 15 mars, le Parlement décide d'interrompre la session. Le soir même, le Conseil fédéral se retrouve pour une réunion extraordinaire de crise. Il décide l'état d'urgence. Le lundi 16 mars, la Suisse a définitivement basculé dans la crise.

>> Voir le sujet de Mise au point: 24h dans la Suisse à l'arrêt :

24h dans la Suisse à l’arrêt
Mise au point - Publié le 7 mars 2021

Une journée historique

Ce lundi 16 mars, alors que la Suisse compte déjà une trentaine de morts du coronavirus, le Conseil fédéral tient une séance extraordinaire. Trois jours plus tôt, il a décidé de fermer les écoles et de limiter drastiquement les manifestations privées ou publiques. Mais face à la croissance exponentielle du nombre de cas, cela ne suffit pas, estime le gouvernement.

Après une séance interminable, Il est un peu plus de 17h quand quatre des sept ministres se présentent devant la presse pour annoncer l’impensable: le gouvernement va prendre le pouvoir. "Le Conseil fédéral a décidé qu’il était aujourd'hui temps de mettre en oeuvre la situation extraordinaire conformément à l’article 7 de la loi sur les épidémies", affirme Alain Berset. "Maintenant, une réaction forte s’impose dans tout le pays", ajoute la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga.

>> Revoir les grands moments des conférences de presse du Conseil fédéral depuis le début de la crise :

"La Suisse à l'épreuve du Covid": les grandes annonces et les moments solennels des conférences de presse du Conseil fédéral
L'actu en vidéo - Publié le 17 mars 2021

A partir de minuit ce jour-là, la vie ne sera plus tout à fait la même. En quelques heures, le pays va se cadenasser, les magasins tirent le rideau, les restaurants ferment, les théâtres, les musées, les patinoires et tous les autres lieux de loisirs aussi. Le Parlement va arrêter ses travaux. Le peuple, lui, est étouffé et la pauvreté cachée dévoile son visage au grand jour. L’armée entre en scène et plus de 8000 soldats sont mobilisés.

"Je voulais être là pour tout le monde dans ce pays"

Comment le Conseil fédéral a-t-il vécu ces heures? "On est conscient que c’est quelque chose de totalement inédit dans l’histoire du pays. Mais il faut le faire. Il ne faut pas trembler", se souvient le ministre de la Santé Alain Berset. "Je savais très bien qu’on privait les soldats de leur famille, qu’on les retirait de l’économie", se remémore quant à elle la cheffe du DDPS Viola Amherd.

>> Trois ministres se souviennent du 16 mars 2020 :

Trois ministres se souviennent du 16 mars 2020, le jour où le Conseil fédéral a pris le pouvoir
L'actu en vidéo - Publié le 17 mars 2021

Interrogé dans le 19h30 un an plus tard, Simonetta Sommaruga se souvient avoir "senti que c'était un moment historique, parce qu'il fallait agir immédiatement. C'est ainsi avec une pandémie. En même temps, j'étais consciente qu'avec nos décisions, la vie de tout le monde dans notre pays allait changer très vite à partir de minuit ce lundi-là".

Et la Bernoise d'ajouter: "Je voulais être là, comme présidente de la Confédération, vraiment être là pour tout le monde dans ce pays."

>> Voir l'interview de Simonetta Sommaruga :

Simonetta Sommaruga se souvient de l'introduction de la situation extraordinaire il y a une année. [KEYSTONE - Peter Schneider]
19h30 - Publié le 16 mars 2021

>> Lire aussi : Il y a un an, Simonetta Sommaruga a "senti que c'était un moment historique"

Aujourd’hui, un an plus tard, le pays a retrouvé une partie de ses libertés. Mais les dégâts sont inestimables. La jeunesse est en souffrance, les vaccins arrivent au compte-goutte, l’économie a été malmenée et le décompte macabre a dépassé les 9000 morts.

>> Les précisions du 19h30 sur cette journée historique :

16 mars 2020: retour sur les heures qui ont fait basculer la Suisse dans une situation exceptionnelle.
19h30 - Publié le 16 mars 2021

>> Retour sur la journée hors du commun du 16 mars : La Suisse en état de "situation extraordinaire" jusqu'au 19 avril

Chapitre 2
Retour des frontières, transports à l'arrêt

Keystone - Salvatore Di Nolfi

Le 16 mars à minuit, les contrôles sont rétablis aux frontières avec l'Italie, l'Allemagne, la France et l'Autriche. Seuls les ressortissants suisses, le personnel frontalier et toutes celles et ceux qui disposaient d'un permis de travail valable peuvent continuer à entrer en Suisse. Le transit de marchandises reste possible.

D'un seul coup, la vie change pour des dizaines de milliers de personnes. Des obstacles, que l'on croyait disparus, ressurgissent. En quelques jours, l'espace sans frontière européen devient l'espace des barrières. Devant les douanes, des files de camions et de voitures, des tests, des contrôles. L'Europe s'immobilise.

>> Voir le sujet du 19h30 qui revient sur la question des frontières :

Série "La Suisse à l'épreuve du Covid": quand les frontières se sont refermées
19h30 - Publié le 14 mars 2021

Aux frontières avec la Suisse, de longues files d'attente se forment devant les postes de douane, comme à Bardonnex (GE). Chaque véhicule est contrôlé, l'entrée en Suisse pour les non-résidents ne se fait qu'avec une autorisation de travail en règle, ou en cas de nécessité absolue.

>> Voir le sujet du 19h30 du 17 mars 2020 sur les perturbations aux frontières :

Le rétablissement des contrôles aux frontières cause de grosses perturbations à la frontière franco-suisse .
19h30 - Publié le 17 mars 2020

Très vite, toutes les entreprises de transport du pays font face à une baisse de la fréquentation et à des premiers problèmes de main-d’oeuvre (difficultés de passage de la frontière, gardes d'enfants, collaborateurs et collaboratrices avec symptômes). Souvent presque vides, les transports publics réduisent leur offre.

Durement touché par la pandémie, le trafic aérien mondial est en baisse de 72% par rapport à la même période l'année passée - fermeture des frontières oblige. Il suffit de lever les yeux ou de tendre l'oreille pour se rendre compte que les avions se font plus rares dans le ciel. A Genève, l'aéroport de Cointrin est quasi à l'arrêt.

>> Voir le reportage du 12h45 du 26 mars 2020 sur l'aéroport de Cointrin :

L'aéroport de Genève presque à l'arrêt
12h45 - Publié le 26 mars 2020

Chapitre 3
Les soins intensifs au front

Keystone - Pablo Gianinazzi

"Durant la première vague, le rythme de travail était insensé. Je passais 16 heures par jour à l'hôpital". Jérôme Pugin, médecin-chef des soins intensifs aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), raconte ce début de pandémie inouï, avec des journées qui commençaient entre 5h30 et 6h du matin, et qui se terminaient après 21h00. "Au début, je ne m'étais donc même pas rendu compte qu'il y avait des gens qui applaudissaient aux fenêtres et aux balcons."

Avec du recul, il reconnaît que de travailler autant était "une bêtise": "Je ne le conseille à personne. Mais c'était dur de partir de l'hôpital, parce qu'il y avait un tel volume de travail et un tel volume de décisions à prendre".

>> L'interview de Jérôme Pugin :

pugin
L'actu en vidéo - Publié le 16 mars 2021

"Partis au front, la fleur au fusil"

Etienne Arnaud est infirmier expert en soins intensifs à l'hôpital fribourgeois. Lui aussi épuisé, il se sent changé par cette année hors du commun. Il raconte surtout la détresse d'un hôpital où ne pouvaient plus pénétrer les familles, à part pour faire leurs adieux à leurs parents. "Pour eux, c'était déshumanisant. Et pour nous, c'était très difficile de voir que ces personnes allaient mourir seules et que nous étions le dernier rempart pour pouvoir les accompagner dignement."

Il regrette aussi que son travail ne soit pas mieux valorisé. Les infirmières et infirmiers demandent depuis plusieurs années au canton de Fribourg une meilleure reconnaissance de leur statut d'expert.

Comme beaucoup de ses collègues, le médecin des HUG compare cette crise à la guerre: "Je pense qu'il y a un peu de ça. On est au partis au front, un peu la fleur au fusil. On s'est serré les coudes et on en est revenus vivant. Un peu impactés peut-être, mais grandis", conclut Jérôme Pugin.

>> Voir le sujet du 19h30 qui redonne la parole au personnel médical sur une année d'engagement :

Médecin ou infirmier, ils se retournent sur une année d'engagement auprès des patients atteints par le Covid
19h30 - Publié le 15 mars 2021

Chapitre 4
Les commerces "non essentiels" inaccessibles

Keystone - Laurent Gillieron

L'annonce du confinement par le Conseil fédéral le 13 mars provoque par endroits une ruée sur certains aliments de première nécessité - pâtes, riz, papier toilette - dans les commerces. La situation est par la suite rapidement revenue à la normale.

Les principaux sites suisses de commande en ligne de produits alimentaires connaissent une grosse affluence, à l'image des magasins physiques. Sur le site de Migros LeShop.ch, il faut patienter parfois 50 minutes avant de pouvoir réaliser sa commande en ligne, et tous les créneaux de livraison disponibles sont complets plusieurs jours à l'avance.

Mais même dans les magasins encore ouverts, l'heure n'est plus au lèche-vitrines. Le Conseil fédéral recommande en effet de rester à la maison, sauf pour travailler, faire ses courses ou aider un proche.

>> Voir le sujet du 19h30 du 21 mars 2020 sur les magasins :

La situation se normalise dans les magasins d'alimentation. Ce n'est plus la ruée.
19h30 - Publié le 21 mars 2020

Tous les magasins dits "non essentiel" ont dû fermer, à l'instar des librairies, fleuristes, des enseignes d'habits ou des magasins spécialisés. Les grandes enseignes de distribution ont enlevé de leur offre des produits "non essentiels" pour ne pas créer de concurrence déloyale.

Certaines restrictions provoquent toutefois l'incompréhension, notamment l'interdiction des marchés. Certains maraîchers ont rebondi avec des ventes à la ferme ou la livraison de paniers de légumes, pour lesquels la demande explose. De nombreux magasins fermés mettent également en place un service de livraison pour acheminer les achats de leur clientèle.

>> Voir le sujet du 19h30 du 04 avril 2020 sur les ventes à la ferme :

Les maraîchers genevois protestent contre l'obligation de fermeture
12h45 - Publié le 17 mars 2020

Chapitre 5
Portes closes pour les restaurants, bars et cafés

Keystone - Peter Klaunzer

Restaurants, bars et cafés gardent porte close depuis le 16 mars. Le choc est abrupt, et de nombreux établissements doivent recourir au chômage pour leur personnel.

La mesure décrétée par le Conseil fédéral a surpris les tenanciers et tenancières par sa rapidité. Il faut s'organiser pour sauver les denrées qui peuvent l'être, soit en congelant soit en les donnant à leur personnel.

>> Voir le sujet du 19h30 du 16 mars sur la fermeture des restaurants :

Commerces et restaurants sous le choc des fermetures imposées.
12h45 - Publié le 16 mars 2020

Comme dans les commerces, dans la restauration également des stratégies sont mises en place pour continuer à servir la clientèle. Certains établissements se mettent à la vente à l'emporter, d'autres se lient à des plateformes de livraison pour acheminer leurs plats.

Dans les villes, les livreurs de repas envahissent les rues depuis la fermeture des restaurants. De nombreux établissements voient en eux une planche de salut pour garder la tête hors de l'eau en 2020, même si les commissions prises par les plateformes qui rémunèrent les livreurs sont très importantes.

>> Voir le sujet du 12h45 du 17 mars 2020 sur la restauration à l'emporter :

Pour survivre, des restaurants se transforment en services à l'emporter
12h45 - Publié le 17 mars 2020

Chapitre 6
Les enfants à la maison, écoles et garderies fermées

Keystone - Peter Klaunzer

La fermeture des écoles, et plus tard des garderies, a un fort impact sur des milliers de parents et d'élèves. Beaucoup d'entre eux doivent désormais apprendre à s'organiser différemment pour répondre à cette situation inédite.

Pour les enfants, les conditions sont également particulières. Ne plus aller à l'école ne veut pas dire avoir des vacances.

Certains écoliers doivent rejoindre des accueils de secours car ils ne peuvent pas être gardés à la maison, et l'enseignement continue, à distance, avec des supports de cours préparés par le corps enseignant.

>> Voir le sujet du 12h45 du 24 mars 2020 sur l'école à distance :

L'école à distance se met en place... la patience est de mise. Reportage en Valais
12h45 - Publié le 24 mars 2020

Invitée dans Forum, Anne Emery-Torracinta, conseillère d'Etat genevoise en charge de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse, revient sur cette année compliquée. Plus que du 16 mars 2020, elle se souvient surtout du 12 mars, date à laquelle elle a reçu un message inquiétant de son collègue Mauro Poggia qui était à Berne. "Il m’a prévenue qu’Alain Berset allait demander la fermeture des écoles pour la semaine suivante et qu’il fallait que je me prépare", se rappelle-t-elle.

Avec le recul, elle admet que cette idée était aussi une manière de montrer la gravité de la crise. Quoi qu'il en soit, cette décision "inévitable" a été pour elle un "véritable tourbillon". "Il a fallu imaginer une école à distance, il a fallu faire face à des questions auxquelles on n'avait jamais pensé avant." Avant d'ajouter: "Mais on n’a jamais aussi bien compris l’importance de l’école que quand elle n’était plus là."

"Un pis-aller"

Si l’école à distance a permis à la Suisse de tenir, Anne Emery-Torracinta insiste sur le fait que cette solution n’était qu’un "pis-aller", car "rien ne vaut le lien entre l’enseignant et l’élève".

Ce qu’elle déplore, c’est surtout la fracture sociale et la fracture numérique que cette crise a permis de mettre en évidence. "C’est bien joli de faire l’école à distance, mais quand des élèves n’ont même pas d’ordinateur à disposition, c’est compliqué", explique-t-elle, notant que des efforts devront être faits sur ce point dans les prochaines années.

>> Son interview complète dans Forum :

Ecoles fermées il y a un an: qu'a-t-on appris? Interview d’Anne-Emery Torracinta
Forum - Publié le 16 mars 2021

Chapitre 7
L'économie, entre arrêt et adaptations

Côté professionnel, la Suisse s'est soudainement trouvée scindée en deux, entre les personnes en télétravail, et celles actives en présentiel.

Celles qui continuent le travail sur site - dans des secteurs clés comme la santé, la sécurité, la vente ou les services - doivent adapter leur quotidien aux nouvelles normes sanitaires. Distances, plexiglas, équipements de protection et gels désinfectants trouvent leur place dans le protocole professionnel, suivi plus tard par le port du masque.

Les personnes en télétravail sont obligées de leur côté de réorganiser leur activité en tenant compte des nouvelles libertés et contraintes. Les outils informatiques sont adaptés, parfois à la hâte, et l'organisation du travail repensé. Pour beaucoup, télétravail rime pendant cette période avec souplesse et jonglage, pour travailler en présence des enfants, tout en assurant l'école à distance.

>> Voir le sujet du 19h30 du 30 avril 2020 sur le télétravail :

Le télétravail, un équilibre pour certains, une source de stress majeure pour d'autres.
19h30 - Publié le 30 avril 2020

Chapitre 8
La vie confinée

Keystone - Martial Trezzini

Du jour au lendemain, les Suissesses et les Suisses vivent un chambardement de leur vie sociale, les rassemblements privés et publics étant interdits.

La culture, les loisirs et les sports sont mis en suspens: musées, bibliothèques, cinémas, salles de concert et de théâtre, centres sportifs, piscines, zoos et domaines skiables, mais aussi les salons de coiffure et de soins ainsi que les lieux de culte ferment du jour au lendemain.

>> Voir le sujet du 12h45 du 22 mars 2020 sur les cérémonies religieuses à distance :

Les cérémonies religieuses doivent désormais être célébrées à distance.
12h45 - Publié le 22 mars 2020

Très vite, se mettent en place des stratégies pour pallier au mieux l'absence de contacts directs, notamment via la vidéoconférence: des familles se "réunissent" via Skype, des amis trinquent sur Whatsapp, des entraînements sportifs se pratiquent sur Zoom, des artistes partagent leurs créations sur le web.

Mais les "vraies" rencontres n'ont pas pour autant disparu, et les écrans ne remplacent pas tout. Des voisins se donnent rendez-vous au balcon pour prendre un verre, les forêts et les sites naturels sont parcourus comme jamais, et les activités de confinement se multiplient. Le but: tenir le coup, ne pas perdre le moral.

>> Voir le sujet du 19h30 du 21 mars 2020 sur les applaudissement et apéros aux balcons :

Applaudissements et apéros aux balcons
19h30 - Publié le 21 mars 2020

Chapitre 9
Entraide, solidarité et initiatives

Keystone - Salvatore Di Nolfi

Le confinement suscite également des élans de générosité et de solidarité au sein de la population. Le personnel soignant est "remercié" par des applaudissements aux balcons, des jeunes se proposent pour faire les courses des aînés, des voisins s'organisent pour les gardes d'enfants, des associations mettent sur pied des distributions alimentaires.

Les pertes d'emploi, même palliées par des allocations chômage, provoquent en effet des manques à gagner difficiles à surmonter dans certains ménages. Les 1,75 million de personnes salariées inscrites au chômage partiel en Suisse en avril 2020 ont perdu en moyenne 600 francs de revenu.

D'autres, dans des situations précaires de travail au noir, ont perdu leur gagne-pain sans autre parachute que les aides d'urgence. La pandémie et la crise qu'elle a engendrée en Suisse et dans le monde a ainsi révélé et accentué des précarités déjà existantes.

Les milieux de la culture, les indépendants, les petits commerçants, les acteurs et actrices de l'hôtellerie, de la restauration et des transports, empêchés de travailler, ont commencé à sentir dès les premières semaines les conséquences d'une crise qui allait s'installer sur le long terme - sans que personne n'y soit préparé.

>> Voir le sujet du Mise au Point du 30 mars 2020 sur le boom des mouvements de solidarité :

Le boom des mouvements de solidarité
Mise au point - Publié le 29 mars 2020

Chapitre 10
Bonus - Rire, c'est bon pour la santé!

>> Voir une compilation des moments légers des conférences de presse du Conseil fédéral :

"La Suisse à l'épreuve du Covid": les moments légers des conférences de presse du Conseil fédéral
L'actu en vidéo - Publié le 15 mars 2021