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Grand canton du Jura avantageux fiscalement

L'idée d'un grand Jura inspire tant l'espoir que le scepticisme.
Un canton à 6 districts regrouperait 120'000 personnes.
Le Jura et le Jura bernois sortiraient gagnants financièrement de la création d´un nouveau canton. Mais l´avantage serait plus important pour le Jura. Les milieux pro-bernois ont réagi avec scepticisme à ce constat.

Le Jura retirerait un avantage fiscal de 94,9 millions de francs
de la création de cette nouvelle entité cantonale alors que le Jura
bernois pourrait en attendre 26,5 millions de francs, a révélé une
étude de l´Université de Neuchâtel présentée mardi à Moutier (BE)
par l´Assemblée interjurassienne (AIJ).

L´étude de 250 pages intègre une baisse d´impôt de 50 millions.
"Ces avantages résultent de la mise en commun des moyens ainsi que
des efforts de réorganisation", relève Claude Jeanrenaud, auteur de
l´étude. Le modèle de nouveau canton retenu par l´AIJ compte six
communes pour 120 000 habitants et Moutier pour capitale.

Jura grand gagnant

Du fait de sa petite taille, le Jura ne pouvait trouver que des
avantages à appartenir à une entité plus grande. Le résultat est en
revanche plus surprenant pour la partie francophone du canton de
Berne. De prime abord, les experts voyaient mal ce que le Jura
bernois pouvait attendre comme avantage fiscal d´une fusion.



Reste que le canton du Jura se révèle être le principal gagnant de
la nouvelle entité grâce aux économies qu´il pourrait réaliser au
niveau de l´administration. Les Jurassiens verraient aussi les
impôts diminuer plus fortement que dans le Jura bernois.



La population des districts francophones bernois devrait faire
face à une hausse de ses primes d´assurance maladie. Les salaires
des enseignants diminueraient par rapport à la situation actuelle,
selon l´étude.



"Notre tâche était d´établir le budget de ce nouveau canton pour
estimer les dépenses et prévoir les revenus", relève le professeur
Jeanrenaud. L´expert a retenu des cantons présentant des
similitudes avec la nouvelle entité comme ceux de Fribourg ou du
Valais.



Il parvient à un budget débouchant sur un excédent de revenus de
66,3 millions réparti entre les deux régions proportionnellement à
leur population.



ats/cab/lan

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Scepticisme côté bernois

Les milieux pro-bernois ne sont pas convaincus par ces résultats et affichent leur scepticisme. "Le rapport repose sur une utopie", estime Claude Röthlisberger, membre bernois de l'AIJ.

"Les bénéfices sont nettement plus grands pour le Jura", renchérit le président du mouvement de lutte pro-bernois "Sanglier" Michael Schlappach.

Analyse identique du président du mouvement pro-bernois de Force Démocratique (FD). Roland Benoit relativise également l'importance du volet fiscal: "le sentiment d'appartenance à une région joue aussi un grand rôle".

Prudent, le gouvernement bernois entend analyser lui les chiffres avant de se prononcer.

Sans surprise, les autonomistes crient victoire mais sans excès. Pour le maire autonomiste de Moutier Maxime Zuber, ce rapport bat en brèche les idées reçues qui affirment que le Jura bernois n'a aucun intérêt à quitter le canton de Berne pour rejoindre le Jura.

L'AIJ dispose ainsi d'une vision des conséquences financières et fiscales découlant de la création d'un canton. C'est l'un des scénarios étudiés pour régler le conflit jurassien. L'AIJ présentera fin décembre son rapport final.