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Déchets radioactifs: 6 sites de stockage

Les déchets doivent être enterrés dans des zones sûres.
Les déchets doivent être enterrés dans des zones sûres.
La recherche de sites de stockage pour les déchets nucléaires devrait se concentrer sur six régions différentes, a proposé jeudi la Société coopérative nationale pour le stockage des déchets nuclaires (NAGRA) à la Confédération.

Pour les déchets fortement radioactifs, l'Office fédéral de
l'énergie (OFEN) considère comme géologiquement adéquats le
Weinland zurichois(ZH et TG), la région des "Nördlich Lägeren"(ZH
et AG) ainsi que le Bözberg (AG). Pour les déchets moyennement et
faiblement radioactifs, outre ces trois dernières régions, l'OFEN
retient la région des Südranden (SH), le pied du Jura et le
Wellenberg (NW et OW).

Cette liste a été élaborée sur la base des critères techniques
et scientifiques approuvés en avril par le Conseil fédéral. La
NAGRA a examiné les roches répondant le mieux aux exigences de
sécurité posées. Il s'est ainsi avéré que seule l'Argile à
Opalinus, présente dans les régions du Weinland zurichois, de la
partie nord de la Lägeren et du Bözberg, remplit toutes les
conditions pour les déchets hautement radioactifs.

Purement technique

C'est pour cette raison qu'on a renoncé à l'option du pied sud
du Jura, évoquée par le passé, pour cette catégorie de déchets, a
expliqué le patron de la NAGRA, Thomas Ernst.



Quatre des huit roches possibles pour l'enfouissement de déchets
faiblement et moyennement radioactifs ont été retenues: le Dogger
brun (Weinland zurichois, partie nord de la Lägeren), les séries
d'Effinger (pied sud du Jura), les séries marneuses de l'Helvétique
(Wellenberg) et l'Argile à Opalinus (dans ces quatre régions ainsi
que dans le Bözberg et le Südranden).



Les considérations politiques et économiques n'ont pas pesé dans
la balance à ce stade. C'est pourquoi le Wellenberg est de nouveau
cité, alors même que la galerie de sondage projetée dans cette
région a été rejetée en votation populaire en 2002.

Pas encore de décision

L'OFEN insiste sur le fait qu'aucune décision n'a été prise à ce
stade. La présentation de cette liste ouvre simplement la première
étape de la sélection des sites. Deux autres étapes sont prévues
ensuite (voir ci-contre).



Ce n'est qu'à l'issue de cette série d'investigations
approfondies, d'évaluations et de rapports, soit à l'horizon 2018,
que la Nagra pourra déposer une ou des demandes d'autorisation pour
l'aménagement de dépôts en couches géologiques profondes.



Le Conseil fédéral devra se prononcer, puis le Parlement ainsi que
le peuple en cas de référendum. L'objectif à terme est que la
Suisse dispose d'un dépôt pour déchets faiblement et moyennement
radioactifs en 2030 et un autre pour les hautement radioactifs en
2040.



ap/ats/cab

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Processus encore long

D'ici deux ans et demi, l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) procédera à une évaluation globale des six régions proposées.

Il rédigera un rapport avec cartes et commentaires. Ce document sera remis au Conseil fédéral après une audition de trois mois auprès des cantons, des pays voisins, des partis et des organisations.

Deux ans et demi plus tard, le nombre de sites devraient être ramené à deux au moins par catégorie (hautement radioactifs/radioactivité faible ou moyenne).

En sus des critères de sécurité technique, les aspects liés à l'aménagement du territoire et à l'impact socio-économique auront été examinés exhaustivement.

L'avis de la population et des communes concernées occupera aussi une place importante.

Enfin, entre deux ans et demi à quatre ans et demi plus tard, la NAGRA déposera les demandes d'autorisation pour l'aménagement des dépôts.

Les régions concernées fâchées

La publication de cette liste a suscité le mécontentement des régions concernées. Les gouvernements cantonaux ont souligné que la question de la sécurité était primordiale dans le choix de ces sites.

Soleure et Argovie ont déclaré qu'ils remplissaient déjà largement leurs devoirs en abritant 4 des 5 centrales du pays. Les Nidwaldiens ont eux déjà voté deux fois contre un tel entreposage.

La Confédération dispose toutefois des pleins pouvoirs en la matière et les cantons ne peuvent plus s'opposer à un entreposage par la voie des urnes.