Les Vaudois, les Genevois, les Neuchâtelois, les Zurichois, les
Schaffhousois et les Tessinois sont concernés. Le porte-parole d'
Helsana (premier assureur de
Suisse) Rob Hartmans a confirmé l'information dévoilée samedi dans
le « Tages-Anzeiger ».
Contrainte
Numéro un en Suisse romande, le Groupe Mutuel a été obligé
d'alléger la douloureuse prime des Genevois de 1% et de stabiliser
voire baisser celle des assurés de la région lausannoise. Mais la
note augmentera dans d'autres parties du canton en raison du
redécoupage administratif, a indiqué le porte-parole Yves
Seydoux.
Selon lui, la Confédération n'a pas laissé le choix aux caisses:
«C'était à prendre ou à laisser». La pression politique fait agir
les caisses à l'encontre des principes de bonne gestion en
découplant les primes des coûts. La hausse est programmée pour
2010, prévient Yves Seydoux.
Le groupe valaisan ne fera toutefois pas recours. Helsana y
renonce aussi mais dénonce la «contrainte» de la Confédération.
Des baisses consensuelles aussi
La facture des assurés CSS fondra de 6% dans le canton de Genève
et de 3,7 à 6,4% dans celui de Vaud, a annoncé son porte-parole
Stephan Michel. La hausse nationale moyenne des primes sera
inférieure à celle des coûts, «nous puisons dans nos réserves»,
a-t-il complété.
La CSS a elle-même proposé de réduire ses tarifs dans certaines
régions. L'assureur et la Confédération ont résolu de petits
différends par consensus, a précisé le porte-parole. Selon lui, la
CSS n'a pas été mise sous pression.
La porte-parole de Sanitas, Isabelle Vautravers, confirme: «Les
discussions avec la Confédération se sont passées de la même
manière que les autres années». Les clients neuchâtelois et
genevois de la filiale de Sanitas, Wincare, peuvent se réjouir:
leurs primes baisseront de 2 à 5%.
Devoir de surveillance
La Confédération exerce son devoir de surveillance, a commenté
laconiquement samedi le Département fédéral de l'intérieur. L'OFSP
informera vendredi prochain sur les nouvelles primes.
ats/ant
Equilibrer les réserves
La Confédération justifie ses exigences par le niveau excessif des réserves des assureurs dans certains cantons.
Le ministre de la santé Pascal Couchepin à exhorté les caisses à un rééquilibrage entre les cantons.
Les réserves totales s'élevaient fin 2007 à 4 milliards de francs, soit 1,135 milliard de plus que le minimum légal. Les taux dépassaient les 30% pour Genève et Vaud, et les 20% dans le Jura et à Fribourg.
«Les réserves cantonales sont un ordre de grandeur virtuel de notre comptabilité», critique le porte-parole d'Helsana. Selon lui, ce sont les réserves nationales qui comptent.
La CSS et Sanitas partagent ce point de vue. Leurs porte-parole admettent toutefois la volonté politique visant à un rééquilibrage des réserves entre les cantons.
Pression des cantons
Les directeurs latins de la santé font planer jusque-là la menace d'une initiative cantonale.
«Si ces baisses de primes sont confirmées, c'est une bonne nouvelle, mais il faut attendre la publication de toutes les primes», a réagi le président de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de la santé, le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard.
L'initiative des cantons latins voudrait attribuer la validation des primes aux cantons. Elle instituerait en outre un plafond sur les réserves.