L'Office fédéral de la santé publique a donné jeudi des contours plus précis au calendrier de vaccination des groupes considérés comme les moins à risque, soit les adultes de moins de 65 ans sans complications. La date à laquelle tous les adultes pourront se faire injecter une première dose de vaccin anti-Covid-19 dépend toutefois de deux paramètres, a expliqué l'OFSP. L'autorisation ou non du vaccin d'AstraZeneca en Suisse, d'une part, et le pourcentage d'adultes qui souhaiteront se faire vacciner d'autre part.
Ces deux paramètres combinés donnent naissance à six scénarios. Dans le plus favorable, le vaccin d'AstraZeneca est autorisé et 50% des adultes environ demandent à se faire vacciner. Dans le moins favorable, le vaccin d'AstraZeneca reste interdit et 75% des adultes environ demandent à se faire vacciner.
Pour les six groupes de population déterminés par l'OFSP, le calendrier prévu est le suivant:
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Groupe 1a: Personnes de plus de 75 ans vivant dans des EMS et personnel des EMS
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Pourcentage de la population: 27,5% au total pour le groupe 1a et 1b
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Etat de la vaccination (deux doses): terminée début mars
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Groupe 1b: Groupes à risque, c'est à dire personnes de plus de 65 ans et personnes souffrant d'une pathologie à même d'aggraver les symptômes du Covid-19
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Pourcentage de la population: 27,5% au total pour le groupe 1a et 1b
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Etat de la vaccination (première dose): En cours. Devrait s'achever au cours de la deuxième moitié du mois d'avril quel que soit le scénario. Dans certains cantons, les personnes âgées de 65 à 75 ans peuvent déjà se faire vacciner
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Groupe 2: Personnel de santé en contact avec des patients Covid ou des patients d'un groupe à risque
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Pourcentage de la population: 4,9%
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Etat de la vaccination (première dose): En cours. Devrait s'achever fin avril (selon 5 des 6 scénarios) ou début mai dans le cas où le vaccin d'AstraZeneca n'est pas autorisé et où la demande de vaccin au sein de ce groupe est forte
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Groupe 3: Personnes en contact étroit avec des membres d'un groupe à risque
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Pourcentage de la population: 14,5%
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Etat de la vaccination (première dose): Devrait débuter entre début juin et début juillet et s'achever entre fin juin (selon le scénario le plus favorable) et fin juillet
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Groupe 4: Personnes vivant dans des établissements collectifs à risque élevé de flambée épidémique (foyers, etc.) et personnel qui y travaille
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Pourcentage de la population: 1,2%
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Etat de la vaccination (première dose): Devrait débuter entre début juin et début juillet et s'achever entre fin juin (selon le scénario le plus favorable) et fin juillet
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Groupe 5: Tous les adultes ne faisant pas partie des groupes 1 à 4
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Pourcentage de la population: 33,9%
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Etat de la vaccination (première dose): Devrait débuter entre début juin et début juillet et s'achever entre fin juin (selon le scénario le plus favorable) et fin juillet
Plus de huit millions de doses attendues d'ici juillet
Ces calendriers ne pourront être respectés que si les fabricants livrent bel et bien les doses prévues, précise l'OFSP au bas du document qui liste les différents scénarios et leurs délais respectifs.
Si tout se déroule comme prévu, la Suisse va recevoir entre avril et fin juillet 8,1 millions de doses des vaccins déjà autorisés (Moderna et Pfizer/BioNTech), a précisé jeudi le Conseil fédéral. Et les deux fabricants ont garanti qu'ils pourront livrer dans les délais. L'objectif d'administrer au moins une dose à toutes les personnes qui le souhaitent d’ici la fin juin reste réaliste, estime donc le Gouvernement.
La deuxième dose restera nécessaire
Si d’autres vaccins venaient à être autorisés, ces quantités pourraient fortement augmenter. La procédure d’évaluation pour le vaccin d’AstraZeneca est notamment en cours chez Swissmedic. CureVac et Novavax n’ont eux pas encore déposé de demande d’autorisation en Suisse.
L’administration de la première dose offre déjà une protection élevée contre les infections symptomatiques deux semaines après la première injection, selon les observations. Pour les deux vaccins disponibles pour le moment, il reste toutefois impératif d'administrer une deuxième dose pour garantir une protection complète.
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Vincent Cherpillod avec l'ats
L'adhésion de la population sera décisive
Au-delà de l'accès aux vaccins et de la logistique, il est nécessaire qu'une grande partie de la population soit prête à se faire vacciner pour la réussite de cette campagne, rappellent les autorités. Selon les sondages, la moitié de la population souhaite se faire vacciner et un quart s'y oppose.
Jusqu'à présent, plus de 1,4 million de doses de vaccin ont été livrées aux cantons, dont plus de 1,25 millions ont été administrées. 465'782 personnes ont déjà reçu deux doses, soit 5,4% de la population.
Tout le monde ne peut pas encore bénéficier du vaccin. Ainsi, la vaccination reste à l'heure actuelle déconseillée aux enfants de moins de 16 ans et aux femmes enceintes, faute d'études suffisantes.