Jeudi matin, un contre-mouvement aux opposants aux mesures contre la pandémie s'est formé sur les médias sociaux. À la mi-journée, environ 15'000 personnes avaient lancé un appel à la raison et à la solidarité, sous le hashtag #NoLiestal ainsi que #NoAltdorf.
Cette contre-manifestation numérique a été lancée sur Twitter par le satiriste alémanique Nils Althaus, qui entendait atteindre le nombre de 20'000 participants. Il proposait aux twittos de publier une photo d'eux et d'elles, avec une pancarte et le fameux hashtag.
Vendredi matin, le hashtag #NoLiestal a atteint les 30'000 tweets, selon son créateur.
Les manifestations anti-Covid agacent
Tout a commencé avec une manifestation contre les mesures mises en place pour lutter contre le Covid-19. Le week-end dernier à Liestal, dans le canton de Bâle-Campagne, un rassemblement a réuni plus de 8000 personnes venues manifester, la plupart sans masque.
Des événements similaires avaient déjà eu lieu en Suisse, mais c'est la première fois que ce genre de manifestation prenait une telle ampleur.
Des opposants aux mesures sanitaires avaient également prévu d'organiser le 10 avril une manifestation accueillant jusqu'à 10'000 personnes à Altdorf. Le canton d'Uri a depuis interdit les rassemblements de plus de 300 personnes (lire encadré).
Un mouvement qui prend de l'ampleur
Signe d'un mouvement important en Suisse, la fronde anti-coronasceptiques a dépassé le Röstigraben. Les réactions se sont accumulées, y compris parmi des figures connues. Des artistes, mais aussi des politiques, principalement de gauche, ont appelé à la raison et la solidarité.
Ainsi des personnalités comme le président des Verts Balthasar Glättli, le conseiller municipal socialiste Jean-Christophe Schwab, ou encore la conseillère d'Etat bernoise Béatrice Simon (PBD-Le Centre) ont exprimé leur désaccord avec les opposants aux mesures sanitaires.
"Allez vous promener avec des amis, parlez de ce qu'est la vraie liberté, soyez créatif, écoutez la vraie science et relisez un bon livre... Et arrêtez de pleurnicher", a pour sa part tweeté la conseillère nationale socialiste Jacqueline Badran.
Malgré la nuance qu'apportent ces voix, le mouvement des sceptiques au coronavirus ne faiblit pas pour autant. Les récents événements vont certainement venir nourrir les débats entre ces deux franges de la population qui semblent irréconciliables.
Joëlle Cachin/iar avec ats
Manifestations de plus de 300 personnes interdites à Uri
Le canton d'Uri limite à 300 le nombre de personnes admises lors de manifestations politiques à l'extérieur. Jeudi, il avait annoncé son refus d'autoriser une grosse manifestation des opposants aux mesures anti-pandémiques. La nouvelle mesure doit entrer en vigueur jeudi prochain, selon le gouvernement uranais.
Le spectre des dérapages de Liestal
Cette décision est indirectement liée à la volonté des opposants aux mesures contre le Covid-19 d'organiser le 10 avril une manifestation réunissant jusqu'à 10'000 personnes à Altdorf, comme ils l'avaient fait à Liestal samedi dernier.
La grande majorité des manifestants présents dans le chef-lieu de Bâle-Campagne avaient refusé de porter le masque de protection, violant ainsi l'ordonnance fédérale.
>> Lire : Quelque 8000 personnes manifestent à Liestal (BL) contre les mesures anti-Covid
Au niveau fédéral, les mesures de protection contre le coronavirus interdisent les manifestations publiques. Des exceptions sont toutefois admises, notamment pour des rassemblements politiques. La compétence de gérer ces exceptions appartient aux cantons.