Les deux partis ont plaidé vendredi pour la promotion de
l'abstinence ainsi que la lutte contre les dealers. La politique
menée par la Suisse depuis 20 ans n'est qu'un long mouvement de
banalisation des drogues et de leur consommation, a déclaré la
conseillère nationale Alice Glauser (UDC/VD) devant la presse.
Pour le comité qui prône un double non lors de la votation du 30
novembre, l'heure est venue de dire: "Cette fois, on arrête!". Les
critiques n'ont pas manqué contre la pratique suivie jusqu'ici.
Une politique inefficace
"Montrez-nous un seule personne sortie de la drogue grâce à
cette politique!", a lancé le conseiller national Christian Waber
(UDF/BE). Son collègue Toni Bortoluzzi (UDC/ZH) a quant à lui
déploré le manque d'études "neutres" et accusé le Conseil fédéral
de volontairement laisser le public dans le flou. Et de remettre en
cause certains succès.
La disparition des scènes ouvertes n'était qu'une question de
volonté politique. Quant au recul des morts, il ne tient pas compte
de la hausse des suicides chez les jeunes.
L'UDC et l'Union démocratique fédérale (UDF) sont à l'origine du
référendum contre la révision de la loi sur les stupéfiants.
D'après elles, la distribution médicalement contrôlée d'héroïne va
s'étendre à la cocaïne et à d'autres drogues. Pire, les cantons
pourraient être contraints d'ouvrir des locaux d'injection contre
leur gré.
Des pétards toujours plus forts
La droite dure ne veut pas non plus entendre parler de la
dépénalisation de la consommation de cannabis prônée par
l'initiative populaire soumise parallèlement au verdict populaire.
La conseillère nationale Andrea Geissbühler (UDC/BE) a tenu à
souligner les méfaits du joint.
Sa consommation présente des risques de psychose, a-t-elle
affirmé. Ceci d'autant plus que la teneur en THC a été multipliée
par 20 ces dernières années. Pour la policière bernoise, cela n'a
plus rien à voir avec l'époque des hippies. Leurs «pétards» sont à
ceux d'aujourd'hui, ce que la bière tirant 2,4 degrés est à une
forte eau-de-vie.
D'après Alice Glauser, un oui à cette initiative provoquerait une
arrivée en masse d'acheteurs et de dealers étrangers, inciterait à
la consommation d'autres drogues et contribuerait à une hausse de
la criminalité. Quant aux coûts pour les assurances sociales, ils
exploseraient.
ats/sbo
Appui d'autres partis
L'UDC et l'UDF peuvent compter sur quelques appuis bourgeois romands hors de leurs rangs.
Les conseillers nationaux Luc Barthassat (PDC/GE), Charles Favre (PRD/VD) et Claude Ruey (PLS/VD), le conseiller d'Etat radical vaudois Pascal Broulis et sa collègue Jacqueline de Quattro ainsi que le député PDC valaisan Pierre Rouvinez font partie du comité national "Drogues - 2xNon!".
Les arguments des partisans
Des proches de toxicomanes aux enseignants, en passant par les policiers, les médecins et les villes, tous les milieux ou presque concernés par la politique de la drogue soutiennent la révision de la loi sur les stupéfiants, en votation le 30 novembre.
Un "non" dans les urnes pourrait conduire à la réapparition des scènes ouvertes de la drogue, avaient prévenu en septembre une trentaine d'organisations réunies au sein du comité "OUI à la LStup!".
Refuser d'ancrer dans la loi comme le fait la révision la politique des quatre piliers menée depuis cette époque signifierait un retour en arrière, selon elles.
Et d'expliquer que face à la problématique de la drogue à laquelle il n'existe aucune solution simple, ces quatre piliers - soit la répression, la prévention, le traitement et la réduction des risques - permettent d'agir de manière complémentaire et coordonnée.