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L'UDC laisse la liberté de vote concernant la loi Covid le 13 juin prochain

UDC divisée autour de la loi Covid
UDC divisée autour de la loi Covid / 19h30 / 2 min. / le 27 mars 2021
Les délégués de l'UDC ont opté samedi pour la liberté de vote sur la loi sur le Covid-19, qui sera soumise en votation le 13 juin. Parmi les quatre autres objets du scrutin, les deux initiatives anti-pesticides et la loi sur le CO2 sont rejetées, tandis que la loi contre le terrorisme est soutenue.

La liberté de vote concernant le référendum sur la loi Covid, soumise au verdict du peuple le 13 juin prochain, a été soutenue par 80 voix, contre 64 non et 19 abstentions lors de l'Assemblée des délégués de l'UDC, organisée sous forme numérique depuis Neuchatel.

>> Lire aussi : Le référendum ayant abouti, la Suisse votera le 13 juin sur la loi Covid-19

Cette loi fixe les compétences et les grandes réponses de l'Etat face aux conséquences de la pandémie, notamment les milliards d'aides financières. Ce sujet divise le parti, certains y voyant d'abord un paquet d'aides et d'autres dénonçant une loi fourre-tout, qui donne surtout les pleins pouvoirs au Conseil fédéral.

Un dilemme résumé dans le discours du président de l'UDC Marco Chiesa. "Nous voulons revenir à une vie normale", a-t-il lancé, accusant le gouvernement de "pousser la Suisse à une ruine politique et financière". Et de pointer du doigt "la politique au marteau-pilon du Conseil fédéral avec ses confinements incohérents, qui non seulement détruit l'économie mais nuit aussi à la santé de la population".

Mais Marco Chiesa a appelé à la liberté de vote. Il estime que la loi Covid est "surchargée" et aborde des thèmes sans rapport entre eux, mais c'est aussi la base de l'aide économique aux personnes en difficulté, que l'UDC souhaite voir être indemnisées.

>> L'Interview dans Forum de Céline Amaudruz, vice-présidente de l’UDC :

Marco Chiesa, président de l'UDC Suisse, écoute le discours du conseiller fédéral Ueli Maurer, lors de l'Assemblée des délégués du parti le samedi 27 mars 2021. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
L’assemblée des délégués de l’UDC divisée face à la loi Covid : interview de Céline Amaudruz / Forum / 7 min. / le 27 mars 2021

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Initiatives anti-pesticides

Les délégués rejettent en revanche les deux initiatives anti-pesticides. L'initiative "pour une eau potable propre et une alimentation saine" a obtenu 148 non, 4 oui et 1 abstention, tandis que celle "pour une Suisse sans pesticides de synthèse" a obtenu 147 non, 1 oui et 1 abstention.

Le président de la Confédération Guy Parmelin a indiqué que le Conseil fédéral rejette les deux initiatives qu'il considère comme "extrêmes". Le gouvernement a élaboré une stratégie avec le Parlement qui vise à renforcer le contrôle des produits phytosanitaires mais de manière ciblée et "de manière à ce que l'agriculture puisse remplir son rôle et approvisionner le pays en denrées sûres et produites de manière durable".

"Nous allons renforcer encore les prescriptions et limiter au maximum les risques, mais à un moment donné, il faut que ça reste rentable", a expliqué le conseiller fédéral.

>> Lire aussi : L'initiative populaire pour une Suisse sans pesticides de synthèse a abouti et L'initiative "Pour une eau potable propre et une alimentation saine" déposée

Loi sur le CO2

Les délégués de l'UDC ont écarté clairement le référendum contre la loi fédérale sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (loi sur le CO2) par 120 voix contre 6 et 3 abstentions.

>> Lire aussi : Plus de 117'000 signatures récoltées contre la Loi sur le CO2

Loi contre le terrorisme

Avec 123 voix contre 15, les délégués de l'UDC soutiennent en revanche la loi contre le terrorisme.

La majorité des délégués ont soutenu l'idée que la Suisse doit être en mesure de défendre ses institutions contre l'extrémisme. C’est pourquoi des instruments sont nécessaires, allant de la prévention aux sanctions en passant par la collecte d’informations. Les mesures contenues dans la loi sont proportionnées.

>> Lire aussi : Plus de 140'000 signatures récoltées contre la loi sur le terrorisme

cab avec ats

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Ueli Maurer détaille le coût de la pandémie

"Les mesures de restrictions coûtent 750 millions de francs par semaine, soit environ 100 millions quotidiennement", a déclaré le conseiller fédéral UDC Ueli Maurer, samedi lors de l'assemblée des délégués de son parti. Il a donné un aperçu des finances de la Confédération et s'est inquiété des répercussions sociétales de la crise.

S'exprimant depuis le Bernerhof, le siège de son département, le ministre des finances a indiqué que la Confédération a dépensé 15 milliards en 2020 et que 23 milliards ont déjà été adoptés en 2021. Prenant en compte encore d'autres coûts supplémentaires, il estime que 50 milliards vont être dépensés pendant cette crise. A cela s'ajoutent un endettement de cinq milliards pour le chômage ainsi qu'une baisse de revenus de 5 à 10 milliards. Ueli Maurer table ainsi sur des dépenses de 60 à 70 milliards d'ici la fin du 1er trimestre.

Il s'est dit préoccupé par cette dette qui devra être prise en charge par "nos enfants et nos jeunes". Il estime qu'un laps de temps de 15 à 20 ans sera nécessaire pour cela. Et d'ajouter encore que le frein à l'endettement, inscrit dans la Constitution, pourra être de nouveau respecté dès 2024.

>> Lire aussi : Déficit record de 15,8 milliards en 2020 pour la Confédération en raison du Covid-19

Le Zurichois est aussi revenu sur les répercussions sociales de la crise. Il espère que la vie sociale, "fortement affectée", pourra reprendre, bien qu'il y ait un "danger de dommages à plus long terme et réels". Il faut trouver "un équilibre entre les aspects économiques, sanitaires et sociaux", selon lui.