Indépendamment des spécificités valaisannes qui expliquent ce mauvais résultat, le PDC traverse une crise identitaire. En sortir et renouer avec le succès exigera de sa direction un important travail de conviction et de séduction auprès de son électorat.
Depuis les dernières élections fédérales en 2019, le parti perd aussi des plumes lors des élections cantonales. Il a perdu 14 mandats dans divers parlements et deux postes dans des exécutifs dimanche, à Glaris et en Valais.
Dépassé par la vague verte
Même s'il a aussi gagné des sièges ailleurs, le PDC est à la peine, dépassé par le succès des Verts et des Vert'libéraux, tout comme le sont d'autres partis bourgeois ou les socialistes. Tous traversent une forme ou une autre de crise identitaire.
Au PDC, les instances dirigeantes estiment avoir pris le problème à bras le corps, en fusionnant avec le PBD et en se rebaptisant Le Centre.
Faut-il voir dans les résultats valaisans un rejet de ce choix stratégique? Comme les fusions et le changement de nom n'ont pas encore eu lieu dans de plusieurs cantons, y compris en Valais, ce n'est sûrement pas le cas.
Un électorat à remobiliser
Mais ces résultats disent à quel point la direction du parti aura fort à faire pour remonter la pente, se maintenir lors des scrutins électoraux à venir dans les autres bastions historiques du PDC. Ce sont autant de rendez-vous pour remobiliser l'électorat du centre, avant le grand examen des élections fédérales à l'automne 2023.
Interrogé dans Forum, Gerhard Pfister, président du PDC, rebaptisé Le Centre, a relevé que "le peuple valaisan n'a pas voté contre le PDC mais a voté pour une pluralité au sein du gouvernement. La constellation en Valais est un peu spéciale parce que c'était plutôt un vote du Haut-Valais pour garder 2 sièges."
"On perd quelque fois mais je suis convaincu que la stratégie du parti va amener des succès en 2023", a encore relevé Gerhard Pfister.
Marc Menichini/oang
Le PDC valaisan sous le coup de sa défaite
L'électorat valaisan n'a pas accordé dimanche sa confiance au candidat PDC Serge Gaudin. Le parti n'aura donc plus, désormais, que deux élus au Conseil d'Etat et perd ainsi sa majorité au gouvernement.
Le PDC est sonné et va devoir apprendre à composer avec cette nouvelle donne. "La perte de la majorité, c'est déjà la perte d'une grande partie des responsabilités puisqu'on nous disait - chaque fois qu'il y avait un problème dans ce canton - que c'était forcément dû au PDC", a relevé le président du PDC du Valais romand Joachim Rausis lundi dans le 12h30.
"Maintenant, les responsabilités seront partagées différemment", a-t-il poursuivi. "Pour le reste, on verra ce que l'avenir va nous réserver, ce que l'alliance des autres partis va donner, comment ils voudront collaborer avec le PDC en Valais.