Dès le 15 mai, les demandes pour la mise en place d'essais pilotes sur la consommation de cannabis à des fins non médicales pourront être déposées auprès de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), indique le gouvernement dans un communiqué. Ces études doivent permettre d'accroître les connaissances sur les avantages et inconvénients d'un accès contrôlé au cannabis.
"Ces essais sont extrêmement encadrés. (...) Ce sont des essais qui ne s'adressent qu'à des gens qui consomment déjà. On est presque dans un essai clinique", explique le directeur adjoint d'Addiction Suisse Frank Zobel, jeudi, dans La Matinale.
Ces études permettront notamment d’évaluer et de documenter, dans un cadre scientifique, les effets sur la santé des utilisateurs et sur les habitudes de consommation. Il s'agit aussi de mesurer son impact sur le marché local des drogues illicites ainsi que sur la protection de la jeunesse et sur la sécurité publique. "Mais il y a d'autres questions auxquelles ces essais ne répondront pas du tout, par exemple, sur le comportement des non-consommateurs: s'il y a du cannabis dans les magasins, est-ce que beaucoup de gens commenceront à consommer?", note Frank Zobel.
Sensibilisation aux risques
Dans le cadre des essais, les consommateurs pourront légalement acquérir différents produits à base de cannabis, qui devra répondre à des exigences élevées de qualité et être issu de culture biologique. Le marché noir devrait s'en trouver court-circuité.
En plus des informations sur le produit, les participants seront sensibilisés aux risques liés à la consommation par le personnel des points de vente. Celui-ci sera formé en conséquence.
Des exigences strictes
Des exigences strictes en matière de protection de la jeunesse et de la santé, ainsi qu'une interdiction totale de la publicité seront en outre appliquées. La quantité de cannabis pouvant être achetée chaque mois sera limitée. Sa revente sera interdite, tout comme sa consommation dans des lieux publics.
Seules les personnes majeures consommant déjà du cannabis pourront participer à l'étude. Les participants devront par ailleurs résider dans le canton où est mis en place l'essai pilote. Enfin, leur état de santé sera suivi tout au long de l'étude.
ats/vajo