Le chauffeur du car était autorisé à conduire

La vie des autres n'est plus en danger. Le chauffeur, décédé
dans l'accident, était employé de manière auxiliaire par la société
propriétaire du bus, Ouest Voyages, basée à Renens.

Conditions légales remplies

Selon un communiqué publié mercredi par le Service des
automobiles et de la navigation du canton de Vaud (SAN), il
remplissait les conditions légales pour conduire un bus. Comme le
stipule la loi pour tous les chauffeurs de plus de 70 ans, il avait
passé un examen médical il y a moins de deux ans.



Interrogé sur le fait même d'être au volant d'un car à 81 ans, Luc
Mouron du SAN a estimé que ce n'était «peut-être pas l'idéal», mais
que la décision appartenait à celui qui engage le personnel.
Contacté, le propriétaire de la compagnie de bus n'a pas souhaité
s'exprimer. «Le patron n'est pas en état de parler», a déclaré une
employée en renvoyant à la police.



Selon le consul général de Suisse à Gênes, Giancarlo Fenini, le
fait qu'un homme aussi âgé puisse conduire un car n'est pas compris
en Italie où la limite est en principe fixée à 60 ans. Cela va
certainement donner des discussions politiques, avec par exemple
pour conséquence un contrôle plus fréquent des chauffeurs suisses,
a dit Giancarlo Fenini après s'être rendu au chevet des blessés et
sur les lieux de l'accident, «un endroit très très dangereux».

«Il roulait comme un fou»

L'enquête ouverte par la justice italienne doit déterminer les
causes exactes de l'accident. Selon les premiers témoignages, le
chauffeur «roulait comme un fou», a indiqué Claudio Nocera,
caissier du Juventus Club de Neuchâtel, organisateur du voyage, qui
s'est également rendu sur place. Le substitut du procureur en
charge de l'affaire, Pasquale Longarini, a indiqué à l'agence ANSA
que le bus sera examiné ces prochains jours.



Un éventuel problème technique, notamment des freins, n'est pas
exclu. Un des rescapés, Diego Lopez, a déclaré sur le site internet
«arcinfo.ch», qu'après le Grand St-Bernard, il n'a pas remarqué une
grande vitesse. «Mais 20 secondes avant l'accident, on a senti
toute la puissance du bus. Le chauffeur n'a ni accéléré ni freiné.
Je me dis que soit il a perdu connaissance, soit il n'avait plus de
freins.»

Immatriculé en 1992

Le véhicule, immatriculé pour la
première fois en 1992 et expertisé pour la dernière fois il y a une
année, avait déjà parcouru 830 000 kilomètres. Selon les passagers
blessés cités par M. Nocera, le car était «vétuste».



Selon le consul de Suisse, il est probable qu'au cours des
prochaines semaines, les autorités italiennes demandent également
une entraide judiciaire à leurs homologues helvétiques.



ats/cer/cht