Modifié

Le M2 rencontre ses premières difficultés

Le syndic de la ville, Daniel Brélaz, était parmi les 1ers passagers.
Le syndic de la ville, Daniel Brélaz, était parmi les 1ers passagers.
Le métro lausannois est sur les rails. Sa mise en service commerciale a démarré lundi, jour de la rentrée scolaire. En période de rodage, le M2 a connu deux pannes avec des clients à bord. Celles-ci ont duré près d'une heure.

De nombreux curieux se sont levés à l'aube pour monter dans la
première rame qui a accueilli quelque 220 passagers. Toute une
palette d'officiels s'y était également donné rendez-vous, des
membres du Conseil d'Etat à la Municipalité de Lausanne in corpore,
en passant par l'ancien conseiller d'Etat Philippe Biéler, l'un des
pères du projet. A 14h, quelque 25'000 personnes avaient déjà
emprunté le M2.

Après la fête... le boulot

Le président du Conseil d'Etat Pascal Broulis s'est réjoui d'un
moyen de transport offrant une dynamique intéressante pour le
canton vis-à-vis de l'extérieur. Pour le conseiller d'Etat François
Marthaler, "le moment de vérité" est arrivé. "Le plus grand défi
sera de voir si les Lausannoise changent de comportement en matière
de transport", a-t-il déclaré.



Après la rame des officiels, le métro a vite pris son rythme de
croisière, avec un petit air parisien de "boulot, métro, dodo". Il
est impressionnant de voir à quelle vitesse la clientèle s'habitue,
a souligné Michel Joye, directeur des Transports publics de la
région lausannoise (TL).



Les gens ont fait la fête lors de l'inauguration. Aujourd'hui, ils
vont travailler, a expliqué pour sa part Marc Badoux, chef du
projet. Beaucoup dans les rames se sont néanmoins dit ravis du gain
de temps que leur apporte le M2.

Premiers couacs

Au niveau technologique, le moment délicat de l'heure de pointe
s'est bien passé, a noté Marc Badoux. Pendant cette période, le
système a passé de six rames à onze pour revenir ensuite à sept
sans souci, s'est-il réjoui. Les cadences de trois minutes ont
aussi été respectées.



Deux pannes ont cependant perturbé le fonctionnement du métro. La
première, vers 8h50, a été causé par l'affaiblissement du contact
d'une rame avec le système, qui doit être permanent, ce qui a
entraîné l'arrêt de tous les métros. Un passager pressé de sortir
aurait en plus tiré la sonnette d'alarme dans une autre station,
triplant le temps de réparation. Les usagers ont été enjoints de
prendre le réseau de bus. Au bout d'une heure, les trains ont pu
repartir. Les responsables s'attachent à éclaircir l'origine de
l'incident.

Un sac coincé dans les portes

Une seconde panne a été causée par un passager entré au dernier
moment dans le métro, et dont le sac est resté coincé à l'extérieur
des portes. Le métro a roulé une trentaine de secondes dans cette
configuration avant d'opérer un arrêt d'urgence qui a provoqué
l'interruption de tout le système durant environ 50 minutes, ont
rapporté des témoins.



Ce genre de couacs était attendu par les responsables du M2. Les
premières semaines d'exploitation correspondent à une phase de
rodage, a expliqué lundi Jacques Philippini, responsable de la
communication des Transports publics lausannois (TL).

Une information à améliorer

Parmi les autres points perfectibles
constatés lundi, l'information à la clientèle laisse parfois à
désirer. Les panneaux d'affichage souffrent de maladies de
jeunesse, a relevé Marc Badoux. En outre, certains passagers sont
un peu perdus à la station de la gare, a remarqué le porte-parole
des TL Jacques Filippini.



En période de pointe, il faut leur expliquer qu'une rame sur deux
ne circule que jusqu'à la gare et qu'il faut attendre le prochain
métro pour aller jusqu'à Ouchy, selon le système des deux
carrousels La Gare-La Sallaz et Ouchy-Epalinges.



Sur les quais des quatorze stations de la ligne, le personnel des
TL a offert des croissants à tous les clients. Il restera à
disposition "probablement pour toute la semaine" pour informer les
passagers, selon Michel Joye.



agences/mej/sbo/jeh

Publié Modifié

Réseau maintenu jusqu'au 14 décembre

Le réseau routier des TL sera lui modifié à l'occasion du changement d'horaire national le 14 décembre, a annoncé le directeur des TL Michel Joye.

Complémentaire au M2, il desservira de nouveaux quartiers et rues de l'agglomération lausannoise.

Le réseau de bus actuel, qui constitue une alternative au M2, sera maintenu jusqu' à cette date.

Son maintien permettra d'absorber le surplus de voyageurs provoqué par l'attrait du M2 et de pallier les maladies de jeunesse inhérentes à tout nouveau métro.

Le M2 ouvrira ses portes de 5h30 (dimanche: 6h00) à 24h00 (vendredi et samedi 00h30), avait de son côté ajouté Michel Joye.

Aux heures de pointe, la cadence sera de trois minutes quinze pour le trajet la Gare-La Sallaz (petit carrousel) et de six minutes trente entre Ouchy et Epalinges (grand carrousel). Il s'agit de l'horaire le plus stable actuellement.

La mise en service du premier métro sans conducteur de Suisse était à l'origine prévue entre le 15 août et le 15 septembre.

Elle a dû être retardée en raison de problèmes notamment techniques et informatiques.

Le M2 relie sur pneus Ouchy, au bord du lac, à Epalinges, au nord de la ville, soit une distance de six kilomètres.

D'un coût provisoire de 736 millions de francs, il affronte une pente de 12% au maximum.

Il devrait transporter 25 millions de passagers par an.

Campagne pour la gratuité des transports

Profitant de la mise en service du M2, un collectif pour la gratuité des transports publics lausannois a organisé à plusieurs arrêts de la ligne des zones d'échange, incitant les usagers à remettre leur ticket encore valable.

Chaque billet étant valable 60 minutes, il peut être encore être utile à quelqu'un à la sortie des transports publics.

Cette initiative vise à contester l'augmentation des prix des billets, qui réduit l'accessibilité des personnes précarisées aux transports publics, a indiqué le Collectif libre transport dans un communiqué lundi.

Le coût d'un aller-retour entre Ouchy et Epalinges se monte à 6,20 francs sans réduction, et 4,80 avec réduction.