Soutien émotionnel et rempart contre la solitude, les chiens rencontrent du succès en ces temps de crise. La pandémie et ses conséquences ont légèrement multiplié l’adoption de canidés: selon les statistiques d’Amicus, le nombre de chiens enregistrés en Suisse en mars 2020 s’élevait à 519’821 individus. Un an plus tard, près de de 530’623 spécimens ont été répertoriés, représentant une hausse de 2%.
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Une augmentation relative, mais que l’on constate partout dans les différents refuges des cantons: les appels pour accueillir les chats et les chiens n’arrêtent pas. À tel point que certaines structures n’ont plus aucun animal à faire adopter, comme la SPA de Nyon, qui reçoit plusieurs centaines de demandes par mois.
Crainte et agressivité
Mais la pandémie peut aussi avoir des conséquences surprenantes sur le comportement des chiens. Premièrement, le Covid-19 a stoppé les cours d’éducation canine. En manque de sociabilisation, rarement dans des foules, les propriétaires remarquent chez leurs compagnons des comportements craintifs, qui peuvent amener à une certaine agressivité.
"Les chiots ont jusqu’à quatre mois pour apprendre les choses dans leur cortex, et pour que cela soit imprimé à vie. Si on oublie toutes ces étapes, ce sera beaucoup plus compliqué pour le chien d’apprendre les bons comportements par la suite", explique Pascale Perrottet, éducatrice canine.
Pendant la pandémie, des milliers d’animaux ont été élevés en isolement. "Par exemple les personnes âgées ont été isolées à cause des restrictions sanitaires. Les chiens adoptés n’ont pas pu rencontrer d'enfants ou beaucoup de personnes différentes. Ce sont des chiens qui auront tendance à être désocialisés, qui vont avoir peur des enfants ou avoir des réactions agressives par crainte", détaille Sylvie Ménétrey, présidente de la société canine de Genève.
Peur de l’abandon
À cela s’ajoute une crainte de l’abandon, liée aux nombreux mois de semi-confinement. La plupart des chiens se sont habitués à une présence quotidienne de leurs maîtres avec le télétravail. Le retour en présentiel de certains propriétaires peut déclencher un sentiment de solitude chez l’animal, pouvant aller jusqu’à une attitude de destruction.
saje/Julie Conti