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Berne et Ankara affichent leur réconciliation

Couchepin a été reçu par Abdullah Gül au premier jour de sa visite.
Couchepin a été reçu par Abdullah Gül au premier jour de sa visite.
Le président de la Confédération Pascal Couchepin et son homologue turc Abdullah Gül ont affiché lundi à Ankara avec force symboles la réconciliation de leurs deux pays, après des années de tension. Sur le fond, la Turquie se réjouit des mesures suisses contre le PKK et demande leur application.

La Suisse et la Turquie ont des «relations historiques et
profondes de fraternité», a souligné Abdullah Gül lors d'une
conférence de presse commune avec Pascal Couchepin. Le président de
la Confédération a répondu que les deux pays avaient appris à
«dépasser les incidents et les tensions grâce à l'amitié» entre
eux.

PKK

Abdullah Gül n'a pas réitéré la demande turque d'une
reconnaissance par la Suisse du Parti des travailleurs kurdes (PKK)
comme organisation terroriste. L'Union européenne et les Etats-Unis
l'ont eux placé sur leur liste des mouvements terroristes mais la
Suisse ne procède pas de la sorte.



Le Conseil fédéral a décidé récemment de durcir le ton contre le
PKK après une vague d'attentats en Suisse alémanique attribués à ce
mouvement. Des collectes de fonds vont être interdites et la
surveillance va être renforcée par les cantons. Des mesures
«nécessaires» qui ont été adoptées «sans pression» des autorités
turques, a assuré Pascal Couchepin.

Gazoduc

Sur les autres sujets en suspens, il a évoqué le projet de
gazoduc TAP souhaité par l'entreprise suisse Electricité du
Laufenburg (EGL). Pour lui, «il y a une fenêtre d'opportunités sur
quelques années à saisir».



Selon une source qui a assisté aux entretiens, la Turquie est
prête à collaborer à ce projet. Les discussions sur ce sujet se
déroulent bien jusqu'à présent, a confié de son côté la
porte-parole d'EGL, Lilly Frey. A sa connaissance, Washington ne
fait pas pression sur la Turquie pour bloquer le projet. Les
Etats-Unis avaient critiqué l'accord signé en début d'année à
Téhéran par EGL avec l'Iran, en présence de la conseillère fédérale
Micheline Calmy-Rey.

Cette visite officielle est la première d'un président de la
Confédération en Turquie. Pascal Couchepin a invité son homologue à
venir en Suisse. Il a reconnu devant des journalistes suisses avoir
personnellement poussé depuis longtemps pour une réconciliation
avec un pays qu'il «aime».



Devant Abdullah Gül, Pascal Couchepin a salué le «rôle
stabilisateur» de la Turquie au Moyen-Orient et dans le Caucase. Et
renouvelant la position suisse sur les massacres en Arménie de 1915
à 1917, il a estimé que les historiens et non les politiques
devaient se prononcer sur la qualification ou non de
génocide.



ats/dk/ant

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Couchepin fête le "père des Turcs"

Dans l'après-midi, Pascal Couchepin avait déposé une gerbe de fleurs au mausolée du père fondateur de la Turquie moderne et laïque, Mustapha Kemal Atatürk, dont le pays commémorait lundi le 70e anniversaire du décès.

Il a rendu hommage à celui qui a construit une «Turquie ouverte à tous et toutes». Comme tous les Turcs, le président de la Confédération avait observé à 09h05 deux minutes de silence pour la commémoration du décès d'Atatürk. Il se trouvait à ce moment-là à Konya, dans le sud du pays, où il a participé à une cérémonie en présence des autorités militaires et civiles.

Atatürk (»père des Turcs») a été le premier président de la République turque, de 1923 à son décès en 1938. Il avait décidé d'adopter le Code civil suisse pour son pays.

Mardi, autre symbole, à l'occasion du 80e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, Pascal Couchepin remettra à la Turquie la table sur laquelle a été signé en 1923 le Traité de Lausanne qui a décidé des frontières modernes de ce pays. Il doit notamment rencontrer le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.