"Je ne vais pas jouer les Boris Johnson", a précisé le Vaudois dans Le Matin Dimanche. Il se rendra seul à Bruxelles vendredi pour tenter de relancer les discussions politiques avec l'Union européenne.
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Le président de la Confédration précise que la situation helvétique n'est pas comparable avec le Brexit, car la Suisse ne veut pas "sortir d'un accord, mais trouver une solution pour le développer". De plus, le chef du Département de l'économie estime que "ce n'est pas ainsi qu'on fonctionne en Suisse".
Son parti, l'UDC, ne veut pas d'un accord-cadre, mais Guy Parmelin l'assure, il représentera l'opinion du Conseil fédéral "quel que soit le résultat" auquel aboutissent les sept Sages. Le gouvernement réfléchit d'ailleurs "depuis longtemps" à des alternatives au cas où l'accord échouerait, ajoute-t-il.
Les cantons ne veulent pas d'une rupture
Selon la NZZ am Sonntag, les cantons ont mis en garde contre une rupture précipitée des discussions sur l'accord-cadre, invoquant leur droit de regard constitutionnel sur cet important dossier de politique étrangère. "Nous avons le droit d'être informés par le Conseil fédéral avant qu'il ne prenne des décisions définitives", a notamment relevé le président de la Conférence des gouvernements cantonaux, le Grison Christian Rathgeb.
Les cantons souhaitent que le Conseil fédéral poursuive les négociations et ne les interrompe pas de sa propre initiative, ajoute Christian Rathgeb. L'objectif est d'obtenir des clarifications sur les points demandés. Selon la NZZ am Sonntag, les cantons n'ont apparemment été informés que par bribes des entretiens menés ces derniers mois par la négociatrice suisse Livia Leu avec l'UE.
L'industrie des machines inquiète
Le président de la faîtière de l’industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (Swissmem) s'est lui aussi dit inquiet de la perspective d'un scénario de renonciation à l'accord. "Sans accord-cadre, la Suisse perdra des emplois car nos entreprises investiront de plus en plus à l'étranger à l'avenir", a averti Martin Hirzel. Selon lui, celles du secteur des machines, des équipements électriques et des métaux délocaliseront des emplois.
Le président de Swissmem estime en outre que l'accord-cadre a une chance devant le peuple. "Quand il s'agit de l'Europe, les Suisses ont toujours été très pragmatiques. Sans accord-cadre, la Suisse serait exposée à l'arbitraire et aux piques de l'UE sans pouvoir se défendre juridiquement, souligne Martin Hirzel. "Ce n'est pas ce que j'appelle la souveraineté."
Les faîtières economiesuisse et Union patronale suisse demandent également au Conseil fédéral de clarifier les points encore en suspens avec l'UE. Dans un communiqué diffusé samedi, elles soulignent l'importance de relations "ordonnées et sûres" avec le principal partenaire économique de la Suisse.
ats/vic