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Samuel Schmid, le bon choix au bon moment

Samuel Schmid a vécu une journée pleine d'émotions mercredi.
Samuel Schmid a vécu une journée pleine d'émotions mercredi.
La presse salue jeudi le départ de Samuel Schmid. Elle souligne que le conseiller fédéral a fait «le bon choix», au «bon moment». Non sans émotion, il a su tirer la conclusion qui s'imposait après un bilan mitigé, relèvent les quotidiens helvétiques.

«Larmes et amertume: la sortie dramatique de Samuel Schmid»
titre « Le Temps ». «Triste sortie», juge «
Le Nouvelliste ». Les journaux
soulignent dans leurs éditos jeudi que le conseiller fédéral,
«témoin d'une époque révolue», selon «24 heures», a fait «le bon
choix», au «bon moment». Le Bernois a annoncé sa démission mercredi matin.

Le « Tages-Anzeiger » se montre le plus
euphorique devant le départ de Samuel Schmid: «sa décision est
bonne pour sa santé, sa famille, l'armée et la Suisse». Pour «Le
Temps», «le Zurichois (Christoph Blocher) aura fini par avoir la
peau du Bernois, mais comme cela arrive souvent, les deux ennemis
périssent dans le combat final».

Erreurs et manque de soutien

Selon la «Basler Zeitung», Samuel Schmid ne doit pas seulement
partir à cause de l'affaire Nef, car la pression contre lui a
toujours été présente. «Mais avec son attitude dans cette affaire,
il n'a fait qu'apporter de l'eau au moulin de ceux qui le
poussaient vers la sortie».



La « Neue Zürcher Zeitung » est plus
nuancée. Certes, le Bernois porte une part de responsabilité, mais
le problème fondamental n'est pas là: «dans plusieurs réformes
importantes, il n'a pas bénéficié du soutien nécessaire, ni devant
le Parlement, ni dans les cercles de l'armée».

Antithèse de Blocher

Pour le « Blick
», les difficultés du Bernois remontent à son élection au Conseil
fédéral, car «il n'a pas été choisi par des amis mais par des
ennemis de Christoph Blocher, comme antithèse du Zurichois. Samuel
Schmid aura au moins réussi à contribuer à empêcher le retour de
Christoph Blocher au gouvernement.



«Le moment de partir est bien choisi», écrivent la «Tribune de Genève» , «24 heures» et la « Berner Zeitung ». «Le notaire du Seeland aura constitué
un anachronisme dans la Berne fédérale», considère le quotidien
vaudois. «La santé s'ajoutant à la pression politique, Samuel
Schmid a tiré au bon moment la conclusion qui s'imposait», relève
«Le Quotidien Jurassien» .

"Le respect s'arrête là"

Le «Bund» défend la même ligne, tout en insistant sur le prix
fort payé par Samuel Schmid sur le plan de sa santé, mais aussi sur
le plan humain. «Le Nouvelliste» respecte que Samuel Schmid tire sa
révérence pour privilégier sa santé et sa famille. Mais «le respect
s'arrête là». «Car son bilan est cataclysmique» avec notamment la
popularité de l'armée en chute libre».



De son côté le «Journal du Jura» souligne aussi la «responsabilité
certaine» du conseiller fédéral «dans les difficultés qui se sont
abattues sur lui ces derniers mois». «Le départ du Bernois, même
s'il en a finalement surpris plus d'un, était pour le moins
programmé», écrivent «L'Express» et «L'Impartial» .



Le programme d'armement 2008, accepté en commission mardi et
auquel le national devrait finalement donner son aval en décembre,
«a permis à Samuel Schmid d'annoncer son retrait sans perdre la
face.»



ats/ps

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Une aubaine pour l'UDC

Les commentateurs accordent également une large place à la question de sa succession. «Pour l'UDC, qui piaffe d'impatience de retourner au Conseil Fédéral, c'est Noël avant l'heure», selon le «Journal du Jura».

Le «Matin» se réjouit du suspense provoqué par la succession de Samuel Schmid au Conseil fédéral d'ici un mois. «Le théâtre des prochains jours de succession mettra en scène cette certitude: la politique est passionnante».

Mais «paradoxalement, le départ de Samuel Schmid ne fait pas nécessairement l'affaire de ceux qui l'ont poussé vers la sortie», souligne le «Quotidien Jurassien».

A l'heure où PS, PDC et PRD posent leurs conditions à un retour du parti agrarien au gouvernement, «la chute de Samuel Schmid met l'UDC au pied du mur.»