Le groupe parlementaire fera son choix le 27 novembre. Les
Chambres fédérales devraient élire le nouveau membre du Conseil
fédéral le 10 décembre. Jeudi, revenant sur le départ de Samuel
Schmid, la presse le saluait .
Comme parti disposant du plus grand nombre d'électeurs, l'UDC a
droit à deux sièges au Conseil fédéral selon les règles de la
concordance, a indiqué jeudi le parti dans un communiqué . Il ambitionne donc le siège laissé
vacant par son ex-conseiller fédéral.
Le parti souhaite un candidat qui sait s'imposer, rompu à la
gestion des crises, ayant l'esprit d'entreprise et au fait des
arcanes de la politique fédérale. Il devra soutenir pleinement la
ligne de l'UDC au gouvernement. Compte tenu des délais serrés, le
parti renonce à l'institution d'une commission de nomination ad
hoc.
Session extraordinaire
La direction du groupe parlementaire examinera les propositions
livrées par les organes du parti et des sections cantonales
jusqu'au 25 novembre à 9h00 et formulera une recommandation
correspondante à l'attention du groupe qui tranchera lors d'une
section extraordinaire le 27 novembre.
Le délai pour les propositions est le 25 novembre, mais les
premières décisions sont attendues en début de semaine prochaine.
La section bâloise croit aux chances du président du groupe
parlementaire Caspar Baader.
Des noms circulent outre-Sarine...
Jusqu'ici des papables ont été évoqués, mais il n'y a eu qu'une
seule proposition concrète de candidature transmise à la direction
du parti, celle du conseiller national schwyzois et président de
l'Action pour une Suisse indépendante et neutre, Pirmin Schwander.
Ce dernier a le soutien des sections UDC de Suisse centrale.
Plus d'une section cantonale a été surprise mercredi par l'annonce
de Samuel Schmid, mais les entités locales se sont désormais mises
en route pour proposer des candidatures valables en vue de
l'élection du 10 décembre prochain.
Une autre pointure souvent citée est le conseiller national
bernois Adrian Amstutz. Outre ces deux candidats papables, d'autres
noms circulent: il s'agit de ceux d'Ueli Maurer (ZH) et de Bruno
Zuppiger (ZH). Le comité cantonal décidera lundi d'une éventuelle
proposition.
... et en Romandie
En Suisse romande, c'est dans
le canton de Vaud que les jeux semblent le plus ouverts. Le comité
directeur de l'UDC Vaud se réunira lundi soir prochain pour
examiner la possibilité de présenter une éventuelle candidature
vaudoise, de soutenir une candidature romande ou se positionner par
rapport à une candidature de l'UDC Suisse, a expliqué Claude-Alain
Voiblet, secrétaire général de l'UDC Vaud.
Les noms des conseillers nationaux André Bugnon, et Guy Parmelin
ainsi que du conseiller d'Etat Jean-Claude Mermoud sont notamment
évoqués. L'UDC du Valais romand se réunira vendredi à midi pour
examiner la ligne à adopter.
Aucune candidature ne devrait par ailleurs être proposée par les
sections jurassienne, genevoise et fribourgeoise.
agences/mej
Bilan mitigé après un an dans l'opposition
Le bilan de l'UDC dans l'opposition est plutôt maigre. Divisé, changeant d'avis sur une question aussi sensible que les bilatérales, le parti a perdu en lisibilité et a désormais un temps de retard. La gageure est de revenir au pouvoir sans perdre la face.
Le choix du nouveau conseiller fédéral sera décisif pour l'UDC. Il modifiera le rapport de force interne à l'UDC, a expliqué à l'ATS le politologue Oscar Mazzoleni. "Nous ne nous laisserons pas dicter les conditions de notre retour", a martelé Toni Brunner, le président de l'UDC.
Mais dans les faits, l'UDC compte dans son aile économique plusieurs candidats qui ne sont pas hostiles aux bilatérales, condition posée par les autres partis pour élire un UDC au gouvernement, a dit Yvan Perrin, vice-président de l'UDC.
Autre écueil, l'UDC menace de refuser l'élection d'un candidat qu'elle n'aurait pas présenté elle-même. Concrètement, une porte de sortie existe. Si le groupe UDC aux Chambres fédérales et le comité directeur le soutiennent aux deux tiers, il pourra accepter son élection.
A écouter Yvan Perrin, vice-président de l'UDC, la volonté de revenir au Conseil fédéral est donc évidente. "La politique suisse ne se prête pas à l'opposition", reconnaît-il.
Mais tous les membres de l'UDC ne sont pas de cet avis. Des blochériens et des jeunes UDC préfèreraient attendre 2011 et s'appuyer sur un électorat de 35% pour revenir en force au gouvernement. "Je ne comprends pas comment l'UDC pourra faire grimper son électorat en restant dans l'opposition", a relevé le Neuchâtelois.
L'UDC n'a rien pu faire contre l'extension de la libre circulation des personnes devant le Parlement, ses élus n'étant pas assez nombreux pour l'emporter sans alliance. Son volte-face sur le référendum contre les bilatérales est non seulement difficile à suivre pour sa base, mais est aussi révélatrice de la faiblesse du leadership actuel.
Premier cheval de bataille au moment de son passage dans l'opposition, l'UDC a concentré ses attaques contre Eveline Widmer Schlumpf et Samuel Schmid, qui ont été "ostracisés" par le parti. Mal lui en a pris, car non seulement la grisonne a connu un fort appui populaire, mais elle a encore relevé le défi de conduire deux départements, remplaçant au pied levé Hans-Rudolf Merz en pleine tourmente financière mondiale.
Conséquence de toute cette politique, l'UDC a vécu une scission avec la création du parti bourgeois-démocratique (PDB), représentant son aile modérée. Ce nouveau parti pourrait faire perdre des voix à l'UDC.
Seule certitude à ce stade, Christoph Blocher n'aura aucune chance d'être réélu au Conseil fédéral par les autres partis. Mais si le Parlement peut poser ses conditions jusqu'à un certain point, le PRD comme le PDC ne peuvent pas s'aliéner l'UDC, car ils auront besoin de son soutien lors du remplacement d'un de leurs conseillers fédéraux ou pour la reconquête d'un siège.