Une commission du Conseil national vient d'apporter son soutien à cette idée d'augmenter le nombre de conseillers fédéraux. L'objectif est d'atteindre une meilleure représentativité des partis et des régions linguistiques.
Toutes les forces politiques importantes pourraient avoir leur conseiller fédéral. Deux ministres de plus, ce serait aussi l'opportunité, pour le Tessin, par exemple, de s'assurer un représentant au gouvernement, sur le long terme.
Mais il y a également d'autres arguments en faveur d'un Conseil fédéral élargi, explique Isabelle Moret, conseillère nationale PLR vaudoise, qui défend l'idée depuis longtemps: "Cela permet aussi au Conseil fédéral de pouvoir mieux répartir sa charge de travail. En ces temps de crise, on constate le retard que la Suisse a pris par exemple en matière de numérisation. On voit que le Conseil fédéral a peu de temps pour réfléchir à moyen et long terme sur la position de la Suisse", souligne-t-elle.
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Une représentativité "plus logique"
La conseillère nationale socialiste Ada Marra, également favorable à cet élargissement, relève elle aussi que les circonstances changent au fil du temps.
"Tous les cinq ans, lorsqu'on revient avec cette question, il y a une raison", rappelle la Vaudoise dans La Matinale. "Une fois, c'est parce que les langues, les régions, ne sont pas assez représentées. Parfois, c'est parce qu'il n'y a pas assez de femmes. Parfois, c'est la représentativité… Donc cette idée de consensus et de représentativité, avec neuf conseillers fédéraux, cela semblerait plus logique".
Compliquer le compromis
D'autres au contraire craignent que les discussions ne deviennent bien plus compliquées avec deux ministres supplémentaires. "Si l'on veut conserver un système de concordance avec un gouvernement collégial, plus l'on va augmenter l'effectif du gouvernement, plus on va accroître le risque que les compromis soient plus difficiles encore à trouver qu'aujourd'hui", estime le conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/VS).
Les opposants mettent aussi en avant les coûts d'un plus grand gouvernement: jusqu'à 39 millions de francs supplémentaires par année, selon la commission des institutions politiques du National. Mais encore faut-il que le projet trouve une majorité. Jusqu'ici il n'y est jamais parvenu. Ce qui pourrait lui donner de la force, c'est que le Conseil fédéral lui-même finisse par se rallier à l'idée.
Marielle Savoy/kkub