Modifié

L'UE poursuivra les négociations sur l'accord-cadre, si la Suisse veut vraiment l’adopter

L'UE poursuivra les négociations sur l'accord-cadre, si la Suisse veut vraiment l’adopter
L'UE poursuivra les négociations sur l'accord-cadre, si la Suisse veut vraiment l’adopter / Forum / 3 min. / le 20 avril 2021
Avant le voyage de Guy Parmelin dédié à l'accord-cadre, vendredi à Bruxelles, la Commission européenne et les pays-membres se sont concertés. Et l'approche de l'UE semble désormais un peu plus souple tout en plaçant clairement la balle dans le camp helvétique, a appris la RTS.

Le Conseil fédéral va tenir mercredi une nouvelle réunion préparatoire avant la rencontre entre Guy Parmelin et Ursula von der Leyen vendredi à Bruxelles.

De son côté, l'Union européenne a fait de même avec un échange entre la Commission européenne et les ambassadeurs des Etats membres. La RTS a pu se procurer des notes de cette discussion entre les représentants des Vingt-Sept et la directrice adjointe du cabinet d’Ursula von der Leyen. Stephanie Riso a été l’interlocutrice de la négociatrice suisse Livia Leu au cours d’une demi-douzaine de conversations ces derniers mois.

La volonté du Conseil fédéral en question

Comme la RTS l'avait déjà révélé la semaine dernière, la Commission s’interroge sur la volonté réelle du Conseil fédéral d’aboutir.

>> Lire : L'heure de vérité approche pour l'accord-cadre, mais Bruxelles doute

"Nous avons fait des propositions, il n’y a aucune concession de la Suisse", indique en substance Stephanie Riso. Pire, la Suisse ne verrait plus l’accord-cadre tel qu’il est comme le résultat d’années de négociations, mais comme une simple offre de l’UE.

L’objectif premier de la rencontre de vendredi sera donc de voir s’il existe encore une volonté politique de l’adopter de la part de la Suisse. Si tel est le cas, la réunion pourrait donner un nouvel élan aux négociations.

Apparent assouplissement européen

Or jusqu'à récemment, la Commission se disait prête à clarifier certains points de l'accord-cadre, comme le demande Berne, mais nullement de poursuivre des négociations. La position européenne s’est assouplie.

Et cette évolution s'est faite principalement à la demande des voisins directs de la Suisse. Ces derniers ont en tête le fait que le pays est le quatrième partenaire commercial de l’UE et qu'il est aussi en pointe dans des secteurs importants comme le secteur médical. "Il y a beaucoup d’intérêts en jeu. Nous avons tous à gagner à une bonne relation", explique un diplomate de haut rang d’un pays voisin.

Paris et Vienne pour la négociation

Voilà pourquoi la France et l’Autriche enjoignent la Commission à poursuivre sur la voie de la négociation; pour autant, bien sûr, que la Suisse manifeste clairement l’envie d’aboutir. L’Allemagne ne veut pas péjorer les relations futures avec la Suisse. L’Italie demande de réfléchir à un plan B en cas d’échec.

Et les pays de l’Est, eux, critiquent la Suisse qui a suspendu les versements financiers pour la cohésion, tout en continuant de bénéficier d'un accès sans entrave au marché intérieur.

La Suisse au pied du mur

Ce positionnement de l’UE renvoie la balle dans le camp du Conseil fédéral. C'est lui qui devra dire s'il veut poursuivre dans la quête d'un accord ou s'il veut tout arrêter.

Un diplomate a confirmé à la RTS qu’Ursula von der Leyen "n’aura pas mandat de tirer la prise vendredi." C’est à Guy Parmelin de choisir de le faire.

De fait, Bruxelles met Berne au pied du mur.

Alain Franco/oang

>> Ecouter aussi l'interview de Monika Rühl, directrice d'Economiesuisse, dans Forum :

Quelles sont aujourd'hui les chances de succès pour l'accord-cadre? Interview de Monika Rühl
Quelles sont aujourd'hui les chances de succès pour l'accord-cadre? Interview de Monika Rühl / Forum / 5 min. / le 20 avril 2021
Publié Modifié