Après l’exode urbain des années 1980 et 1990, les villes suisses ont connu au cours des vingt dernières années une véritable renaissance, relèvent l'Union des villes suisses et l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans leur statistique des villes suisses publiée mardi. L'étude se base sur les recensements des années 2017/2018 et couvre 171 villes au total.
Quelque 19% des habitants des 171 villes étudiées ont moins de 20 ans, 63% ont entre 20 et 64 ans et 18% ont plus de 64 ans. Cette structure diffère peu du reste de la Suisse. Par ailleurs, 47% de la population urbaine est célibataire, contre 42% dans le reste du pays. Les habitants des villes sont à 31% des étrangers, contre seulement 20% de la population non urbaine.
Plus de locataires dans les grandes villes
Avec un taux de 9,8%, les logements de cinq pièces ou plus sont les plus rares dans les grandes villes, alors que leur part est de 19% dans les autres catégories de communes. Dans les villes suisses, 69% des locataires vivent dans un logement de trois ou de quatre pièces. La plupart des propriétaires (86,5%) disposent quant à eux d'un logement de quatre pièces ou plus.
Globalement, plus les villes sont grandes, plus elles comptent de locataires, notent l'OFS et l'Union des villes suisses. A Brigue-Glis (VS), à Möhlin (AG), à Spiez (BE) et à Uzwil (SG), plus de la moitié des logements habités sont par exemple occupés par leurs propriétaires. A Genève, Lausanne, Zurich et à Carouge (GE), plus de 90% des logements sont par contre en location ou détenus dans le cadre d'une coopérative.
De 2015 à 2017, 74% des logements habités dans les villes étaient occupés par des locataires ou dans le cadre d'une coopérative d'habitation. Vingt-cinq pourcents étaient occupés par les propriétaires du logement. Les bâtiments abritant des logements d’utilité publique représentent par ailleurs 1,3% des immeubles d'habitation en Suisse. Dans les grandes villes, leur proportion est nettement au-dessus de la moyenne (11,4%).
Pas de lien entre taille et loyer
Il n'existe plus forcément de corrélation entre la taille de la localité et le montant des loyers, relève par ailleurs la statistique. Les villes entre 50'000 et 99'000 habitants offrent ainsi les deuxièmes loyers moyens les moins chers.
La zone est davantage déterminante pour déterminer les prix de location. La "Goldküste" zurichoise est la région la plus chère, tandis que la région jurassienne est meilleur marché. Sur une moyenne suisse de 1319 francs, on paie par exemple 2195 francs par appartement à Zollikon (ZH), contre 715 francs au Locle (NE).
ats/iar
Une majorité de maisons individuelles
En 2018, les 171 villes sous revue comptaient 2,2 millions de logements au total, répartis dans 539'767 bâtiments. Parmi eux, 46,8% étaient des maisons individuelles et 35,6% des maisons à plusieurs logements. La proportion de maisons individuelles augmente à mesure que la taille de la commune diminue, révèle la statistique, qui met cette année l'accent sur la thématique "habiter en ville".
Le phénomène inverse se produit pour les maisons à plusieurs logements: leur part est de 43% dans les dix plus grandes villes suisses, contre moins de 33% dans les 161 autres villes. Les logements de trois pièces prédominent dans la plupart des catégories de communes, même si les appartements de quatre pièces sont légèrement majoritaires dans les villes de moins de 20'000 habitants.