Vendredi, le président de la Confédération, Guy Parmelin, se rend à Bruxelles pour y rencontrer la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Ce voyage a pour objectif de "reprendre les entretiens au niveau politique", avait relevé le porte-parole du gouvernement André Simonazzi vendredi dernier.
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"Nous soutenons tous les pas vers l'UE"
Du côté du Nomes, les attentes autour de cette rencontre sont grandes. "C'est la saison 3 des bilatérales. On espère que la série va continuer et ne pas se terminer de manière abrupte en tirant la prise", image Chantal Tauxe au micro de la RTS.
Pour la vice-présidente du Nouveau mouvement européen suisse (Nomes), il est "inimaginable" que Guy Parmelin, en tant que ministre de l'Economie et en charge des Hautes écoles, ne soit pas le porteur des milieux économiques et des milieux scientifiques qui demandent la poursuite de la voie bilatérale.
Et de prévenir: "Au Nomes, nous soutenons tous les pas d'intégration vers l'UE, parce que nous voulons l'adhésion. Mais si les bilatérales tombent, les gens doivent être conscients qu'il n'y aura plus que deux possibilités: revenir à moins bien en terme d'accord, mais je ne suis pas sûr que ce soit une bonne perspective pour les jeunes; ou avoir le courage d'aller vers l'adhésion à l'UE."
Des procédures de consultation
Les opposants à l'accord-cadre craignent une perte de souveraineté, un affaiblissement de la protection des salaires et l'intervention de la Cour de justice européenne (CJUE) dans les décisions primordiales.
Sur ce dernier point, Chantal Tauxe rappelle que des procédures de consultation et d'arbitrage sont prévues. "Avant que la CJUE viennent nous dire 'c'est comme ça et pas autrement', nous allons être consultés lorsque l'UE voudra changer quelque chose dans une législation des accords soumis à l'accord-cadre. Lorsqu'il y aura des différends, il y aura un arbitrage comme il y en a dans toutes les relations commerciales."
"On a fait une montagne de tout ça. Dans d'autres accords de libre-échange, par exemple avec la Chine, il y a du droit chinois qui s'applique. Je ne parle même pas des accords avec les Etats-Unis", précise-t-elle.
Pour Chantal Tauxe, pas de doute possible: "Tant que les bilatérales existent, il n'y a pas de chemin pour l'adhésion. Si elles tombent, cette question reviendra."
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Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Jérémie Favre