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La rencontre sur l'accord-cadre "pas satisfaisante", selon Micheline Calmy-Rey

Micheline Calmy-Rey, ancienne présidente de la Confédération. [Keystone - Yoshiko Kusano]
Micheline Calmy-Rey livre son ressenti sur les négociations de l'accord-cadre / Forum / 12 min. / le 24 avril 2021
Invitée samedi dans Forum, l'ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey s'est montrée très critique sur le déroulé de la rencontre à Bruxelles entre le président de la Confédération Guy Parmelin et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen autour de l'accord-cadre Suisse-UE.

L'ancienne cheffe du Département fédéral des Affaires étrangères n'a pas mâché ses mots à propos de cette visite. "C'est l'incertitude qui domine. Je trouve vraiment que ce n'est pas satisfaisant, parce que ça montre un manque de leadership et de transparence du Conseil fédéral. On ne nous dit rien du tout, donc nous pouvons interpréter ce qui a été discuté à Bruxelles d'une façon ou d'une autre", estime-t-elle.

A son retour en Suisse, Guy Parmelin a fait savoir que les deux partenaires resteraient en contact. Or, le flou est toujours aussi grand, souligne Micheline Calmy-Rey: "Je suis d'avis que si le Conseil fédéral en arrive à la conclusion que l'accord-cadre a encore une chance, alors tant mieux. Mais il faut fixer des rendez-vous, faire des propositions et discuter des compromis possibles", tonne la socialiste.

>> Voir le sujet du 19h30 sur la récente visite de Guy Parmelin à Bruxelles :

Accord-cadre: Guy Parmelin, en visite à Bruxelles, n'a pas réussi à s'entendre avec Ursula Von der Leyen.
Accord-cadre: Guy Parmelin, en visite à Bruxelles, n'a pas réussi à s'entendre avec Ursula Von der Leyen. / 19h30 / 2 min. / le 23 avril 2021

Ignazio Cassis fustigé

Sur l'antenne de la RTS, Micheline Calmy-Rey escompte que l'incertitude ne durera pas trop longtemps. "J'espère que le Conseil fédéral pourra faire une évaluation de la situation et décider. Mais l'on pouvait déjà prévoir qu'on n'envoie pas le président de la Confédération à Bruxelles pour signifier à l'UE que les négociations sont terminées. Si on l'envoie, c'est qu'on espère pouvoir faire un peu fléchir l'Union européenne".

Le ministre actuel des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, est montré du doigt par le Parti socialiste, qui estime qu'il ne s'est pas assez engagé sur le dossier. "Il n'est jamais allé à Bruxelles pour parler à la Commission, pour assurer un peu de bonne volonté", constate de son côté Micheline Calmy-Rey.

Au-delà de clouer le Tessinois au pilori, Micheline Calmy-Rey trouve le Conseil fédéral "complètement divisé": "Je pense qu'il serait temps pour le gouvernement de parler non plus en termes de quantité de pouvoir de chaque individu - en l'occurrence de savoir qui va attraper la patate chaude - mais de réfléchir en fonction de politique générale et de positionnement de la Suisse comme pays et d'agir en fonction."

>> Les précisions dans le 19h30 sur la suite des opérations au Parlement fédéral :

Après la visite de Guy Parmelin à Bruxelles, 4 ministres sont invités à s'expliquer devant des commissions parlementaires
Après la visite de Guy Parmelin à Bruxelles, 4 ministres sont invités à s'expliquer devant des commissions parlementaires / 19h30 / 2 min. / le 25 avril 2021

Plan B en cas d'échec de l'accord-cadre

Le Conseil fédéral a par ailleurs demandé à différents départements de mettre au point un plan B, au cas où les négociations sur l'accord institutionnel avec l'UE n'aboutiraient pas, relate le SonntagsBlick. Certains d'entre eux ont déjà commencé à élaborer des solutions alternatives.

L'une d'elles vise notamment à renforcer l'attractivité de la Suisse pour l'accueil des sociétés, si elle devait perdre son accès privilégié au marché européen.

"Le Conseil fédéral pense à des alternatives", déclare le président de la Confédération Guy Parmelin, interrogé par le journal sur de tels plans. Il précise toutefois que la discussion est "prématurée". Les milieux d'affaires se préparent à une situation prolongée d'absence de traité, avance le SonntagsBlick.

Cassis sur la touche?

Ignazio Cassis, à la tête du Département fédéral des affaires étrangères et chargé du dossier européen, fait quant à lui face à de nouveaux problèmes, affirme la SonntagsZeitung, citant plusieurs sources indépendantes.

Les plus hautes sphères de l'économie et de l'administration suisses souhaitent que le conseiller fédéral PLR démissionne de la présidence du comité européen du Conseil fédéral.

Outre Ignazio Cassis, ce groupe de travail est composé de la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter et du ministre de l'Economie Guy Parmelin. Si les négociations sur l'accord-cadre avec l'Union européenne (UE) devaient être interrompues, Karin Keller-Sutter reprendrait la présidence.

Ignazio Cassis resterait cependant le ministre des Affaires étrangères et le responsable des questions de politique étrangère relatives à l'UE.

>> Voir le sujet du 19h30 sur la réaction des acteurs politiques et économiques :

Accord-cadre : Les réactions des acteurs politiques et économiques suisses.
Accord-cadre : Les réactions des acteurs politiques et économiques suisses. / 19h30 / 1 min. / le 23 avril 2021

jfe avec ats

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Le monde académique inquiet

Sans véritable surprise, le monde universitaire est l'un des plus inquiets alors que la possibilité d'un accord-cadre entre la Suisse et l'Union européenne s'éloigne.

Pour Astrid Epiney, rectrice de l'Université de Fribourg, la crainte est de voir les relations se "détériorer" entre la Suisse et l'UE. D'après elle, si un accord n'est pas trouvé, c'est bel et bien la place de la Suisse dans la recherche qui pourrait en pâtir.

Interrogée dimanche dans Forum, celle qui est également présidente de la Chambre des hautes écoles universitaires, précise: "Sans un accord-cadre, le risque est que l'UE ne laisse pas la Suisse participer au prochain programme européen de recherche, qui s'appelle Horizon Europe. Ce genre de programme nous permet de collaborer avec d'autres et la recherche, sans ces relations internationales, est très difficile et risque de perdre en qualité."

>> L'interview complète d'Astrid Epiney dans Forum :

La recherche pénalisée par les bilatérales en souffrance? Interview d’Astrid Epiney
La recherche pénalisée par les bilatérales en souffrance? Interview d’Astrid Epiney / Forum / 8 min. / le 25 avril 2021